Les engagements de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) au Niger s’élèvent à plus de 600 milliards de FCFA. «70% de ces engagements ont été pris au cours de ces dix dernières années. Ce qui traduit le dynamisme de l’économie nigérienne, a déclaré M. Serge Ekué, président de la BOAD lors d’un point presse qu’il a animé le mardi 31 janvier 2023 en marge d’une signature d’accords de prêts avec le gouvernement.
Le président de la BOAD est revenu sur la mission de ladite institution qui, est de financer les économies des pays membres de la zone UEMOA. «La BOAD est le bras financier de la zone, elle appartient aux Etats dont la République du Niger ; nous sommes la banque de proximité de nos Etats qui sont à la fois actionnaires et bénéficiaires de nos interventions», a-t-il relevé.
Les derniers accords de prêt signés avec le Niger portent sur un montant global de 75 milliards de FCFA destinés au financement de cinq (5) projets prioritaires pour le gouvernement Nigérien. «Nous sommes tous tournés vers les ambitions du Niger incarnées par le Président de la République. Tout ceci a été décliné dans le plan de développement économique et social (PDES 2022-2026) pour lequel nous avons pris un engagement de 450 milliards de FCFA», a souligné M. Ekué ajoutant que les 75 milliards ainsi mobilisés et déjà mis à la disposition du gouvernement nigérien s’inscrivent dans la dynamique de ces engagements pris à Paris, le 5 décembre 2022.
Le président de la BOAD a précisé que ces financements concernent des projets d’infrastructures routières pour désenclaver les populations, pour favoriser les échanges et le commerce, soutenir la croissance. Ils concernent également le secteur hydraulique, l’irrigation et l’agriculture dite climato-intelligente, le soutien aux structures de microfinance pour le compte des PME et des couches vulnérables notamment les femmes et les jeunes. «Ce sont donc des sujets essentiels qui sont au cœur du plan de développement économique et social mais également des ambitions du Président Bazoum», a estimé M. Ekué. Ces préoccupations prises en charge par le PDES 2022-2026 sont en parfaite harmonie avec les secteurs stratégiques de la BOAD notamment les infrastructures, l’énergie, l’agriculture mais également tout ce qui relève du capital humain.
Ces secteurs sont des priorités pour la BOAD. «A la faveur de notre augmentation de capital, nous nous dotons de moyens supplémentaires. Et ces moyens nous permettent aujourd’hui d’accompagner nos ambitions dans nos Etats membres dont le Niger. C’est la raison pour laquelle nous avons mobilisé nos équipes afin de pouvoir nous engager auprès de la République du Niger pour mobiliser à son profit 450 milliards de FCFA dans le cadre du PDES 2022-2026», a expliqué M. Serge Ekué.
Aussi, la BOAD qui, depuis 50 ans est au service des économies de la zone s’adapte aux exigences actuelles pour permettre aux Etats membres de faire face aux défis actuels. C’est dans cette optique que s’inscrit le projet de croissance verte, qui est la nouvelle dimension que la BOAD veut incarner. «Il y a un an et demi nous avons levé 750 millions d’euros pour une obligation de croissance durable. Aujourd’hui, nous travaillons sur ce chantier. Et nous sommes accrédités auprès de trois fonds climat notamment le Fonds vert», a souligné le président de la BOAD.
A travers le projet Croissance verte, il s’agit pour la BOAD de mobiliser des ressources importantes à effet de levier afin de soutenir les sujets importants, d’apporter sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique et à la lutte contre la désertification. «Ce sont des sujets très concrets sur lesquels nous travaillons. La BOAD est aujourd’hui accréditée auprès de trois fonds notamment auprès des Nations unies. Ceci nous donne la capacité d’aller mobiliser les ressources à mettre à la disposition du Niger. Et d’ailleurs le projet hydro-agricole dont nous avons parlé s’inscrit dans ce cadre», a estimé M. Serge Ekué.
Par Rahila Tagou(onep)