Le président du Conseil Supérieur de la Communication, Dr Sani Kader, a tenu, hier matin au siège du CSC, un point de presse relatif aux principales conclusions des travaux du Conseil Supérieur de la Communication sur la répartition du fonds d’aide à la presse au titre des années 2016 et 2017. Au total, le montant à répartir au titre des deux années 2016 et 2017 s’élève à deux cent quatre-vingt-dix millions cinq cent mille (290.500.000 F CFA) dont quatre-vingt-huit millions (88.000.000 F CFA) au titre de l’année 2016 ; deux cents deux millions cinq cent mille (202.500.000 F CFA) au titre de l’année 2017.
« C’est basé sur l’article 10 de la loi n°2012-34 du 07 juin 2012 que le fonds d’aide à la presse 2016 et 2017 est distribué, et c’est la dernière fois que cette procédure est appliquée, car au terme de la nouvelle loi, notamment la loi n°2018-31 du 16 mai 2018 portant composition, attributions, organisation et fonctionnement du CSC, le fonds d’aide est destiné à la formation des journalistes et à l’acquisition des équipements pour les entreprises de presse », a déclaré le président du CSC. En outre, a-t-il dit, le soutien aux entreprises de presse est dorénavant indirect.
Pour Dr Sani Kader, les fonds 2016 et 2017, distribués sur la base de l’ancienne loi, compte tenu des réelles difficultés que rencontrent les organes de presse de manière générale, le CSC a décidé que toute entreprise de presse ayant déposé son dossier puisse bénéficier de ces fonds et cela proportionnellement aux notes obtenues par chaque requérant et par année d’exercice. « J’insiste pour dire que c’est la dernière fois que le fonds est distribué de manière directe », a-t-il dit.
Le président du CSC a rappelé que c’est pour satisfaire aux dispositions de la nouvelle loi que le CSC a mis en place un groupe de travail chargé de réviser les conditions d’éligibilité au fonds d’aide à la presse et les modalités de son attribution. Il a ajouté que, « en 2016, c’est un total de trente-cinq (35) dossiers qui ont été réceptionnés dont : dix-huit (18) journaux ; huit (8) radios ; neuf (9) télévisions et quant à l’année 2017, le total des dossiers transmis est de quarante (40) : vingt-deux (22) journaux ; neuf (9) radios et neuf (9) télévisions », a indiqué le président du CSC.
Dr Sani Kader a indiqué que pour attribuer les notes et affecter les fonds aux médias, le Conseil supérieur de la communication a travaillé sur des critères bien précis. Ainsi, pour la presse écrite, un total de 14 critères ont été retenus dont entre autres : être constitué en société de droit nigérien et disposer d’un NIF et d’un registre de commerce ; avoir comme directeur de publication un journaliste professionnel détenteur d’un contrat de travail et détenteur de la carte de presse ; être à jour de ses obligations fiscales ; assurer à son personnel une protection sociale légale (CNSS) ; respecter l’éthique et la déontologie ; faire le dépôt légal au CSC, aux Archives nationales et au Parquet. Il a ajouté que pour les médias audiovisuels, le CSC a travaillé sur un total de 13 critères parmi lesquels nous pouvons retenir : être constitué en société de droit nigérien, avoir un NIF et un RCCM ; avoir une autorisation du CSC ; avoir comme directeur un journaliste professionnel détenteur d’un contrat de travail et de la carte ; être à jour de ses obligations fiscales ; payer ses redevances d’exploitation BNDA4 ; assurer à son personnel une protection sociale légale (CNSS) ; respecter l’éthique et la déontologie ; consacrer 65% de son programme à l’information politique, sociale, culturelle ou sportive.
Après examen et appréciation de l’ensemble des dossiers soumis, un classement a été effectué et les fonds ont été attribués aux organes soumissionnaires proportionnellement aux notes attribuées.
Dr Sani Kader a souligné que le Conseil Supérieur de la Communication a fait un certain nombre de constats : une amélioration significative dans la cotisation à la CNSS au niveau des médias audiovisuels ; par contre, au niveau de la presse écrite, le constat reste non satisfaisant ; le non-respect de la disposition relative à la composition de l’équipe rédactionnelle au niveau de la presse écrite et de la radio ; la non-tenue de la comptabilité régulière par les organes de presse, hormis deux (2) télévisions qui ont fourni une comptabilité certifiée par un cabinet d’expertise comptable ; la plupart des organes de la presse écrite ne mettent pas à jour leurs ours et ne déclarent pas les changements intervenus aux institutions habilitées à recevoir leur déclaration ; la majorité des attestations de tirage fournies par les imprimeurs ne sont pas conformes aux ours des journaux ; le non-respect du dépôt légal au niveau du CSC, du ministère de la Communication, du parquet et des Archives Nationales; l’absence de la carte de presse et du contrat de travail du DP ou du directeur visé par l’ANPE ; insuffisance de la délibération déterminant les conditions d’éligibilité au fonds d’aide à la presse.
Yacine Hassane (stagiaire)