Ahmed Guissa est âgé d’environ 21 ans. Né à Abalak, cet Agent de Santé de Base (ASB) diplômé de l’ENSP de Niamey, a une ambition : devenir peintre-dessinateur abstrait, il se définit d’ailleurs comme un créateur d’images. Depuis l’enfance, Ahmed Guissa dessine tout ce qui l’impressionne. Sa vision personnelle teintée de touche moderne du sujet fait beaucoup parler de lui sur la toile. Inspiré souvent par la nature représentée par une série de traits et de tâches au crayon ou au pinceau. Aussi, à l’aide de n’importe quel outil qui lui semble appropriés pour décrire un message, il privilégie les mouvements dans la création de sa toile.
Travailleur, Ahmed Guissa passe ses journées libres avec ses papiers rames, ses crayons, son pinceau, il crée, imagine et rend vivant ses esquisses. L’état d’âme de l’autre, son caractère, le parcours de sa vie, les évènements sociaux et politiques qui l’entourent sont les moteurs de son expression artistique. L’énergie que Guissa déploie renforce la puissance de ses œuvres et se traduit aussi bien à travers ses toiles que dans ses dessins.
«Depuis que j’ai quitté les bancs par faute de moyens pour poursuivre mes études supérieures, je me suis consacré entièrement à cet art, dessiner les hautes personnalités et les sommités tant nationales et internationales. Le virus du dessin m’a piqué depuis la classe de CE1, les enseignants me sollicitaient pour faire des caricatures, des schémas pour faire comprendre aux élèves les cours. J’en ai beaucoup appris, j’ai pu développer mes connaissances dans le domaine. Après le collège, j’ai eu un temps de répit pour mes études, mais j’ai repris juste l’année ou Je n’ai pas pu réintégrer l’école par faute de moyens», confie-t-il.
«Chaque portrait enseigne l’auteur»
«J’ai commencé à dessiner mes frères et à les publier sur les réseaux sociaux notamment WhatsApp. Là les gens les ont facilement reconnus et m’ont encouragé. Depuis je n’ai cessé de dessiner tous les gens que je croisais dans ma vie» s’est-il réjoui. Par pur plaisir, Guissa a créé une page Facebook dans le but de partager ses productions, ses portraits. Décrivant sa méthode de travail, il dit passer d’abord plus de temps à bien observer la personne ou sa photo, avant de prendre le crayon pour dessiner les contours de son œuvre. Il trace, gomme et retrace jusqu’à avoir la meilleure ressemblance. «Il y’a des dessins qui me prenaient presque toute une journée. Mais, au fil du temps, c’est moins de 6 h» explique-t-il, tout souriant.
Ahmed Guissa ambitionne de poursuivre ses études supérieures, mais par manque de moyens il s’est vu obligé d’attendre. «Je suis là à ne rien faire, il n’y a que ses dessins qui m’occupent», confie-t-il. Ce jeune artiste n’a qu’une seule chose qui lui tient beaucoup à cœur: intégrer une école de beaux-arts pour se perfectionner dans sa passion. «Mon plus grand souhait, c’est de voir cette jeune génération réussir, bien évidemment en leur donnant la possibilité d’apprendre un métier et de donner un sens à sa vie» dit-il en appelant les pouvoirs publics à créer plus d’opportunités aux jeunes. Pour Ahmed Guissa, soutenir les jeunes en leur permettant d’avoir des compétences dans un quelconque secteur d’activités c’est participer à l’essor économique du pays. L’honnêteté, l’intégrité et le respect dans les moindres détails sont des valeurs de Guissa pour grandir dans l’entreprenariat.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)