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La table de séance lors des travaux
‘’Ce qui compte, c’est le Niger de demain’’. C’est sur cette note positive que les participants de la sous-commission n°3 qui traite de l’économie et du développement durable ont poursuivi, hier, leurs travaux. Au cours de cette troisième journée d’échanges et de formulation de recommandations, il a été question pour la plénière de finaliser la dimension environnementale et de débattre sur les deux dernières dimensions que sont la dimension sociale et la question de la gouvernance.
C’est peu dire que les échanges ont été bouillants au cours de ces travaux. Les délégués ont haussé le ton pour décrier certaines pratiques dont l’administration nigérienne doit se départir définitivement pour une meilleure refondation. Sur le volet éducation, nombre de failles qui minent le secteur éducatif ont été relevées dont l’insuffisance de contrôle dans le système éducatif, l’absence de mesures correctionnelles dans les établissements scolaires, la non valorisation des langues nationales, l’existence de plusieurs réformes qui minent le fonctionnement des écoles. Pour pallier ces défaillances, les participants ont formulé des recommandations. Ainsi, il a été proposé l’insertion de curricula dans le préscolaire, la création d’un fonds de l’éducation alimenté par des contributions et des taxes, la valorisation des langues nationales, l’autonomisation des écoles techniques comme celle de Maradi. Ils ont recommandé de revoir la gestion du personnel enseignant, diminuer le cycle primaire d’un an pour harmoniser avec les Etats membre de la confédération de l’AES (en permettant aux enfants d’intégrer le primaire à l’âge de 5 ans), donner un pouvoir décisionnel dans les affectations aux directeurs régionaux afin de mettre fin au favoritisme dans les affectations et enfin l’interdiction de créer de façon anarchique des écoles.
Les membres de la sous-commission ont également émis, comme recommandations, la revue du système d’évaluation, la création d’un fonds national de l’éducation, l’intégration de la religion dans le programme éducatif, l’élaboration d’un certain nombre de politiques de financement des écoles privées et surtout, la culture de l’excellence.
Après le volet éducation, les participants ont abordé un autre volet d’une importance capitale pour la refondation du Niger qui est la gouvernance. A ce niveau, il a été dénoncé la mal gouvernance dans presque tous les secteurs. Pour ce faire, les délégués ont souligné la nécessité de dépolitiser l’administration en abhorrant le recrutement politique, d’augmenter le nombre de collectivités territoriales et les circonscriptions administratives pour harmoniser avec les pays de l’AES, de faire de l’autocontrôle, d’avoir une justice sociale, de dévoiler les noms des auteurs des malversations financières, etc. D’autres ont également formulé comme recommandations, la réduction des indemnités et avantages des élus, la réduction du train de vie de l’Etat et l’application rigoureuse de la loi à tous. Les problèmes financiers sont également revenus dans les débats de cette troisième journée. En effet, les participants ont regretté la non application de certaines directives dans la gestion des finances, comme celle portant sur la digitalisation des procédures (en vue de couper le contact avec l’usager, produire des données statistiques), sur la transparence, la signalisation des cas de vol et la mise en place d’une brigade mixte pour suivre le respect des trois (3) procédures. Les participants ont également demandé à ce que soient revues les règles de financements des ONG, celles d’attribution des marchés (en soustrayant notamment l’exigence de 5 à 10 ans d’expériences afin de permettre aux jeunes entrepreneurs et entreprises de faire leurs preuves), et la création d’une monnaie unique pour les Etats membres de la confédération de l’AES.
Rahila Tagou (ONEP)