Les travaux en séance plénière de la deuxième session ordinaire au titre de l’année 2019 dite session budgétaire de l’Assemblée Nationale se sont poursuivis hier à l’hémicycle, sis à la Place de la Concertation. Sous la présidence de SEM. Ousseini Tinni, président de l’Assemblée Nationale, les députés ont examiné et voté la loi de finances pour l’année budgétaire 2019. Les travaux se sont déroulés en présence du ministre des finances, de son ministre délégué en charge du Budget, du ministre chargé des Relations avec les institutions de la République.
Après examen, les députés ont voté la loi de finances pour l’année budgétaire 2020 par 123 voix pour, 35 contre et 0 abstention, dotant ainsi l’Etat d’un montant de 2.266,15 milliards de francs CFA au titre du budget national 2020. La présente loi de finances prend en compte les orientations du Programme de la Renaissance et les priorités et choix stratégiques définis par le Gouvernement, notamment dans le plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) et le Programme Economique et Financier (PEF 2017-2020) conclu avec le fonds monétaire international. Ce vote positif en faveur du projet de budget 2020 est intervenu après plusieurs heures de discussions constructives.
A la fin du débat général qui a précédé le vote, le ministre des finances, M. Mamadou Diop, a pris la parole pour répondre aux questions soulevées par les députés. Il a en outre souligné que le projet de budget 2020 a été élaboré dans l’optique de relever les défis auxquels le Gouvernement est confronté. Le premier des défis, a-t-il indiqué, est le défi sécuritaire, d’où les efforts déployés pour renforcer les forces de défense et de sécurité. Selon lui, les objectifs que le Niger s’est fixés avant la recrudescence des attaques terroristes «prennent encore plus de sens et nous oblige à nous procurer davantage de moyens adéquats pour nos forces de défense et de sécurité et assurer ainsi la viabilité de notre pays ».
Le deuxième défi, a poursuivi le ministre des finances, M. Mamadou Diop, est la volonté des autorités de la 7ème République, à accélérer la transformation économique de notre pays. « Si nous continuons avec la même configuration économique, c’est-à-dire un secteur informel qui représente plus de 50% du PIB, nous n’allons évidemment pas atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de développement. Le budget 2020 a essayé de prendre en compte cette exigence en proposant la création d’un fonds pour les petites et moyennes entreprises dans notre pays », a conclu M. Mamadou Diop.
La loi de finances pour l’année budgétaire a arrêté le budget général de l’Etat au titre de l’année 2020 en recettes et en dépenses à un montant de 2.266,15 milliards de francs CFA contre 2.157,31 milliards de francs CFA en 2019, soit une hausse de 108,84 milliards de francs CFA en valeur absolue correspondant à 5,05% en valeur relative. Quant aux comptes spéciaux du trésor (CST), ils sont évalués en recettes et en dépenses à un montant de 25,37 milliards de francs CFA, contre 25,08 milliards de francs CFA. La dotation globale du budget général au budget de l’Assemblée Nationale et ses organes est fixée à un montant de 18,15 milliards de francs CFA, contre 16,6 milliards de francs CFA en 2019.
Le budget de l’Etat exercice 2020 intervient dans un contexte marqué par des défis liés à la sécurité régionale qui impliquent de fortes pressions sur les ressources, à la variabilité des cours mondiaux des matières premières et aux aléas climatiques. Sur le plan économique, on note une progression de la croissance au plan national et ce malgré un fléchissement au plan international. Ce budget est établi en conformité avec les dispositions de la loi no 2012 du 26 mars 2012, portant loi organique relative aux lois de finances.
Sur la base d’hypothèses internationales, régionales et nationales, la croissance économique globale au Niger s’établirait à 6,0% en 2020, 5,6% en 2021 et 11,9% en 2022, soit une moyenne de 7,8% sur la période. L’inflation serait maintenue en moyenne annuelle à 2%, en dessous de la limite maximum de 3% fixée par l’UEMOA.
Le cadrage budgétaire pour l’exercice 2020 repose sur les paramètres de la croissance du PIB, sur le taux d’inflation projeté à 2%, le cours du baril de pétrole à 57,4 dollars avec une production de 20.000 barils/jour. Il repose aussi sur le solde global, dons compris, de 2,6% du PIB et sur le déficit extérieur courant, dons compris, plafonné à environ 16,5% du PIB.
Souleymane Yahaya(onep)