Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le médecin col major Garba Hakimi a pris part du 29 au 30 septembre 2024 à Harare au Zimbabwe à la première conférence africaine sur le climat et la santé. Une conférence organisée par l’organisation mondiale de la santé (OMS). Ce rendez-vous, le premier du genre, a regroupé des représentants d’une trentaine de pays africains, des chercheurs et experts dans le domaine du changement climatique ainsi que des représentants des institutions du Système des Nations Unies et des fondations.
Cette réunion intervient dans un contexte marqué par la survenue de plusieurs catastrophes naturelles dans le monde en général et en Afrique en particulier liées au changement climatique dont les inondations, les cyclones, les sécheresses, les fortes chaleurs, les épidémies dues aux maladies climato-sensibles et les déplacements des populations entraînant des pertes en vies humaines et économiques importantes.
Dans son intervention au cours de cette conférence, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a souligné qu’à l’instar de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest et du Sahel connait des phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques notamment des températures élevées atteignant 45 degrés à l’ombre, des inondations, les vents violents et la sécheresse. Le changement climatique constitue une menace pour la santé humaine. Il affecte l’environnement physique ainsi que tous systèmes naturels et humains y compris les conditions sociales et économiques et le fonctionnement des systèmes de santé. Ces aléas climatiques affectent la santé directement ou indirectement augmentant les risques de décès, des maladies non transmissibles, d’émergences et de propagation des maladies infectieuses et d’urgence sanitaire.
Ce qui crée la recrudescence des maladies climato-sensibles et qui engendre une hausse de l’utilisation des services de santé. Le médecin col major Garba Hakimi a relevé que le Niger enregistre de plus en plus et façon croissante des épidémies de maladies climato-sensibles comme le choléra, la méningite, et le paludisme etc. Les infrastructures sanitaires subissent des pressions liées aux effets du changement climatique en terme d’inondation, d’érosion éolienne et hydrique d’accessibilité physique. Ainsi pour répondre à cette impérieuse nécessité d’adaptation aux changements climatiques particulièrement dans le domaine de la santé, le Niger s’est aligné aux objectifs de développement durable en prenant en compte cet aspect à travers des orientations politiques et programmatiques nationales contenues dans les documents nationaux dont la politique nationale de santé 2016-2035, l’axe 4 du Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie 2022-2026, le Plan National d’Adaptation aux changements climatiques avec un volet santé, le Plan Stratégique National d’amélioration de l’accès au service de l’eau, d’hygiène, et d’assainissement dans les établissements de santé au Niger 2022-2026, la feuille de route et son plan d’application chiffré pour réaliser l’ ODD6 dans le établissements de santé au Niger.
En outre le Niger s’est résolument engagé à mettre progressivement en place un système de santé résilient aux changements climatiques conformément aux objectifs poursuivis par l’alliance pour l’action transformatrice sur le climat et la santé. « En ce qui concerne la coopération multipartite sur les changements climatiques et la santé, mon pays dispose d’un cadre de collaboration à savoir le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) rattaché au cabinet du Premier ministre, qui a pour mission d’élaborer et de coordonner la mise en œuvre, de suivre et d’évaluer le Plan national de l’environnement pour le développement durable », a déclaré le ministre de la Santé publique. Le Niger a également mis en place le comité One health qui regroupe tous les secteurs ayant une influence sur la santé humaine, animale et de l’environnement. « Il faut également noter le ferme engagement des autorités politiques visant à protéger la santé de nos vaillantes populations particulièrement face aux effets du changement climatique comme en témoigne la mobilisation des ressources endogènes par l’Etat cette année pour faire face aux impacts liés aux inondations », a relevé le médecin col-major Garba Hakimi.
En terme de perspectives le ministre de la Santé publique a évoqué l’inventaire des activités et maîtrise de carbone dans tous les établissements de santé, la poursuite de la dotation de tous les hôpitaux de districts et nationaux, ainsi que les centres de références en incinérateur moderne pour réduire considérablement les émissions de carbone, la poursuite de la construction des stations de traitement et d’épuration des eaux usées dans les établissements hospitaliers, l’élaboration d’une stratégie de santé environnementale et son plan de communication etc. Le médecin col major Garba Hakimi a enfin souligné que le Niger mérite une attention soutenue de la part des partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Sahabi Oumarou, ResCom/MSP/P AS