La présidente de la Haute Autorité Nigérienne à l’Energie Atomique (HANEA), Dr. Mindaoudou Souley Zeinabou, a présidé hier lundi 15 juillet 2024, la cérémonie d’ouverture de la première réunion du Comité Technique National pour le Programme Electronucléaire (CTNPEN), pour l’année 2024. L’objectif de cette session est de faire le point, d’appréhender les travaux réalisés par chaque sous-comité, d’évaluer les résultats obtenus et de prendre les dispositions idoines pour s’assurer que la mission de suivi en octobre 2024 sera concluante.
Durant trois (3) jours, les participants auront à échanger sur le bilan exhaustif de la mise en œuvre du plan intégré de travail, identifier dans le respect des intérêts mutuels, les options stratégiques de collaboration et/ou de mutualisation, et aussi poser les jalons d’une collaboration technique durable.
A l’ouverture des travaux, la présidente de la HANEA a précisé que la disponibilité de l’énergie électrique en qualité et en quantité, est intimement liée au développement socioéconomique et industriel, et les nations restent fortement impactées par un faible taux d’accès à l’électricité, et une insécurité de l’approvisionnement, qui sapent clairement leur fondement. Aussi, a-t-elle ajouté, plusieurs études réalisées démontrent à l’horizon 2030, une croissance démographique significative au Sahel, qui aura un impact certain sur plusieurs aspects de la vie socioéconomique.
Le Niger est un producteur majeur d’uranium depuis plusieurs décennies, a-t-elle poursuivi, et les recherches minières ont permis de mettre en évidence des réserves additionnelles d’uranium et de thorium. L’évaluation de l’offre et la demande énergétique à l’horizon 2030, a-t-elle dit, faite à l’aide des outils de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), a montré clairement que l’introduction de l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique du Niger est une option envisageable pour la satisfaction des besoins énergétiques nationaux et sous-régionaux. D’où l’engagement sans cesse renouvelé des plus hautes autorités nigériennes, pour la mise en œuvre d’un PEN qui tienne compte de l’important potentiel nucléaire national.
Dr. Mindaoudou Souley Zeinabou a rappelé que le Niger a adopté l’approche ‘’par étapes’’ ou ‘’Milestones’’ de l’AIEA, composé de trois (3) phases, pour des questions de transparence vis-à-vis de la communauté internationale. Dans chacune de ces phases, 19 domaines clés de l’infrastructure nucléaire nationale doivent être considérés et adaptés. « Dans le cadre du PEN, la HANEA a élaboré la stratégie de mise en œuvre du PEN (STRAMOPEN) avec sept (7) axes principaux, quatre (4) projets majeurs et la création de quatre (4) organismes principaux. La STRAMOPEN prévoit une stratégie de financement public des activités du programme, qui ne relèvent pas de la responsabilité fiscale de l’exploitant, ainsi qu’une stratégie de financement privé des autres activités et projets du programme, dont la construction de la centrale », a-t-elle indiqué.
Selon la présidente de la HANEA, le CTNPEN est chargé, entre autres, d’élaborer et de mettre en œuvre le PEN, mais aussi de mener toutes les études et réformes nécessaires avec les Ministères et structures impliqués. Neuf (09) sous-comités et groupes ont été mis en place, pour conduire les études sectorielles qui ont permis de réaliser l’étude de faisabilité du PEN. Une équipe d’évaluateurs a été identifiée et formée pour faire une autoévaluation des 19 domaines clés, auxquels le CTNPEN a rajouté un 20e sur la disponibilité des ressources en eau, au regard de l’enjeu social et politique qu’elle représente dans le pays.
Pour la présidente de la HANEA, le Niger a en effet franchi avec brio l’évaluation réalisée lors de la mission de revue intégrée de l’infrastructure nucléaire
nationale (INIR) pour la phase 1, menée par douze experts internationaux et l’AIEA. Une cinquantaine de rapports et plus de 500 documents supports ont été fournis par les équipes nationales. La mission a fait des recommandations, et des suggestions, et elle a aussi relevé de bonnes pratiques dans la mise en œuvre du PEN du Niger. Dr. Mindaoudou Souley Zeinabou a enfin exhorté les participants à proposer aux autorités des options techniques objectives et viables dans le domaine de l’électricité nucléaire, pour leur permettre de prendre des décisions éclairées dans le domaine nucléaire.
Farida Ibrahim (ONEP)