Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a participé par vidéoconférence aux travaux du comité sur la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) qui se sont tenus à Genève en suisse le 30 janvier. M Alio Daouda s’est exprimé à la tribune à travers un message liminaire adressé au comité. Ledit comité composé de 23 membres élus par l’AG des Etats parties pour un mandat de 4 ans est en effet l’un des 9 organes des traités des Nations unies chargés de surveiller la mise en œuvre par les États des dispositions des différents instruments de promotion et de protection des droits de l’homme. Outre l’intervention du ministre, le Niger s’est fait représenter aux travaux du comité par une importante délégation. Il faut souligner que la présentation des rapports est une obligation conventionnelle de tout État partie honorée par notre pays.
Dans le propos liminaire, le ministre en charge des droits de l’Homme a rappelé que le Niger est devenu partie à cet instrument depuis le 08 octobre 1999, siégeant ainsi aux côtés des 189 Etats membres. Le Niger a régulièrement présenté ses rapports en 2007, 2017 et en 2024 en vertu de l’article 18 de ladite convention. La délégation nigérienne forte d’une douzaine de membres a échangé pendant 5 heures d’horloge pour apporter tous les éclairages nécessaires et les réponses aux questions émises par les membres du comité en matière de respect des droits de l’Homme. Pour le ministre de la Justice, cette régularité dans la présentation des rapports témoigne tout l’intérêt que porte le Niger aux droits de l’Homme et à la noble mission de surveillance de l’application de la Convention par les États parties. Soulignant la pleine collaboration du Niger avec ce comité, le ministre a tenu à souligner que la délégation nigérienne aborde cet exercice dans « un total esprit d’ouverture et reste disposée à engager un dialogue constructif ».
Le ministre a ensuite rappelé le changement intervenu à la tête du Niger avec l’avènement du CNSP et du gouvernement de transition, un changement d’ailleurs largement approuvé par la population, a expliqué le ministre de la Justice tout en appuyant que le CNSP a tenu à réaffirmer son attachement et son engagement à respecter les droits humains tels que définis par les traités et conventions auxquels notre pays a librement souscrit. M Alio Daouda a indiqué que le CNSP n’a pas pour objectif de confisquer le pouvoir et qu’il adhère pleinement au principe du libre choix des gouvernants par le peuple. Toutefois, « pour que cela soit, il faut bâtir un système transparent dans lequel la volonté du peuple n’est pas confisquée, les opposants ne sont pas inquiétés et les défenseurs des droits de l’homme peuvent librement s’exprimer ou manifester », a-t-il relvé. « Telle est l’ambition des plus hautes autorités de mon pays », a martelé le ministre en s’adressant aux membres du comité avant de notifier que l’érection du Ministère de la Justice désormais en Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, participe entre autres, de la concrétisation de cet engagement. Il a informé le comité de la volonté des autorités d’organiser un dialogue national inclusif regroupant toutes les forces vives de la Nation dont l’une des missions est de poser « les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle sur des piliers profondément ancrés dans nos valeurs traditionnelles et républicaines ».
Evoquant le rapport 2017-2021, le ministre des droits de l’Homme a souligné que l’élaboration du rapport a été faite suivant une approche inclusive et participative, conformément à la méthodologie recommandée par le Comité en associant les structures gouvernementales, l’Institution Nationale des Droits de l’Homme et les Organisations de la société civile.
En termes de résultats, le ministre a indiqué que des avancées ont été enregistrées depuis que le Niger est partie à la CEDEF en 1999 dans les domaines de la santé des femmes et des filles ou de l’éducation, de l’accès à la justice ou encore sur les questions de Violences Basées sur le Genre, l’égalité des genres, la participation politique des femmes et leur représentativité, la traite des personnes et l’esclavage. Le ministre a conclu son propos liminaire en réaffirmant que le Niger « demeure résolument engagé à bâtir un État de droit garantissant à tous, l’exercice des différents droits collectifs et individuels conformément aux grandes valeurs humanistes de paix, de tolérance, de fraternité et d’unité ».
Zabeirou Moussa