Lors de la cérémonie de prestation de serment
La Cour d’Appel de Niamey s’est réunie hier mercredi 26 Juin 2024 en son audience consacrant la prestation de serment de 55 auditeurs de justice de la 5ème promotion de l’Ecole de Formation Judiciaire du Niger (EFJN) en fin de formation théorique. Ces auditeurs doivent commencer leurs stages juridictionnels le 1er juillet 2024, conformément à l’article 3 aliéna 5 de l’arrêté n°91/MJ/GS du 2 juillet 2019 fixant les conditions d’admission et le régime des études de la section magistrature de l’EFJN. Cette audience qui s’est déroulée dans la grande salle de la Cour d’Appel présidée par M. Salissou Chaibou, président de ladite Cour, a été marquée par la présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde de Seaux, M. Alio Daouda, des membres de la cour et de plusieurs invités.
Comme le prévoient les dispositions en la matière, avant de commencer le stage en juridiction, les auditeurs doivent prêter serment devant la Cour d’Appel en ces termes : « Je jure de garder religieusement le secret professionnel et de me conduire en tout comme un digne et loyal auditeur de justice ». Ainsi, à l’appel du nom des 55 récipiendaires chacun a juré en levant sa main droite. Après six mois de formation théorique, la Cour d’Appel a reçu le serment de ces stagiaires parmi lesquels six (6) juges militaires qui suivent la formation pour le compte du Tribunal Militaire. Un pas significatif et une avancée vers la mise en place des institutions d’un Etat moderne.
Peu après avoir pris acte du serment et des réquisitions du Procureur général auprès de la Cour d’Appel, le président a prodigué de sages conseils aux auditeurs de justice en leur rappelant qu’ils ne sont plus des citoyens ordinaires. « Vous allez vous mettre dans la peau du juge, une fonction noble mais très exigeante. Votre serment vous fait obligation de vous conduire en tout comme un digne et loyal auditeur », a-t-il déclaré. Le président de la Cour d’Appel a exhorté les récipiendaires à la discipline, au bon comportement parce que le stage pratique est un prolongement de la formation. « La même discipline qui a prévalu à l’école doit être observée rigoureusement au niveau de nos juridictions. Votre comportement va bien sûr assurer votre devenir dans la magistrature nigérienne. Je vous exhorte, au cours de votre stage, dès le début, de vous monter humble envers vos collègues tout en respectant les autres agents de la justice, les axillaires, les collaborateurs voire les plantons et manœuvres », a-t-il indiqué.
« Vous êtes appelés à avoir accès à certains dossiers des plus sensibles, des dossiers souvent touchant à la vie privée des individus surtout en matière coutumières. Vous allez comprendre comment fonctionne notre société. Je vous exhorte à une capacité d’écoute hors paire. Il faut être patient et surtout tolérant en respectant le tempérament des uns et des autres », a exhorté M. Salissou Chaibou. Il a également demandé aux stagiaires de faire preuve d’assiduité au travail car les absences injustifiées ne sont pas tolérées. « Votre directeur de stage et votre environnement vous observent. Un rapport sera rédigé par votre directeur de stage. Le manquement grave sera soumis au Conseil de discipline », a insisté le président de la Cour d’Appel.
Dans ses réquisitions, le Procureur général près la Cour d’Appel, M. Karimoun Haladou, s’est dit réconforté d’avoir constaté avec ses paires que la relève est assurée. En effet, pendant que certains achèvent leur carrière, d’autres se préparent pour la débuter. « C’est toujours une joie d’accueillir les nouveaux membres dans ce métier si noble », a-t-il ajouté. Le procureur général près la Cour d’Appel, s’est également réjoui de constater le fruit de la création de l’EFJN née de la vision des autorités qui ont cru à la capacité de nos magistrats à former leurs compatriotes, invitant les stagiaires à la réserve, à l’esprit d’écoute et à rester digne.
Notons que l’Ecole de Formation Judiciaire du Niger a été créée en 2017 en vue de booster le secteur de la justice en formant des jeunes dans ce domaine. L’objectif est de réduire le faible ratio magistrats/habitants. Pour cette année, l’école a déjà lancé le concours d’entrée direct à compter du 18 août 2024.
Mamane Abdoulaye (ONEP)
