Le gouverneur de la région de Tahoua, le Colonel-major Oumarou Tawayé a présidé, hier matin, une rencontre d’échanges avec les représentants des syndicats des commerçants de la ville et l’Administration du nouveau marché dénommé « Marché Moderne de l’Ader ». C’était notamment en présence du président du Conseil Régional de Tahoua, celui du Conseil de Ville, des directeurs régionaux du commerce et de la chambre du commerce.
A travers cette rencontre, le gouverneur Oumarou Tawayé s’imprègne du processus d’ouverture de ce marché, un processus assez controversé qui n’a que trop duré. En effet, les occupants de l’ancien marché, recensés dans un document de 466 pages fourni par la mairie a fait l’objet d’un travail de vérification. L’Administration du marché aurait demandé, à cet effet, au Comité de gestion de faire impliquer les représentants des syndicats. Certains se sont vus exclus de ce fichier prioritaire pour l’attribution des boutiques dans le nouveau marché ; d’autres ont vu la multitude de leurs demandes pas du tout prise en compte.
« Ensemble nous avons trié la liste, selon des critères consensuels. Celui qui avait plusieurs boutiques en son nom lui seul, ne peut prétendre qu’à une seule. C’est-à-dire : un nom, une boutique », précise l’Administrateur délégué du marché, M. Ali Chaibou.
Il a été ainsi identifié 662 titulaires de boutiques, 224 propriétaires de kiosques, 304 commerçants qui exerçaient sous les hangars et 366 autres sur des étalages. De ces anciens occupants du marché, 908 demandes sont reçues et traitées. L’administrateur délégué du marché rappelle que c’est après ce minutieux travail qu’est intervenue la phase de détermination des prix des boutiques du nouveau marché. « Dans la phase d’attribution nous avons d’abord servi les anciens occupants, avant d’ouvrir la souscription aux nouveaux prétendants. Mais la grogne est née surtout du fait qu’après vérification certains ayant été recensés ont été rejetés. Ils ont attendu l’appel, sans suite. Et ce n’est qu’après qu’ils se sont faits souscrire dans le lot des nouveaux prétendants », explique M. Ali Chaibou. Il y a ensuite les occupants de la « ceinture de marché » dont les demandes seront également traitées avec diligence, apprend-on.
Comme « nouvelles demandes » il a été reçu 1.566
Le marché est réparti en différentes zones selon les catégories de commerces (alimentation générale, produits cosmétiques, prêt à porter, électronique et électroménager, etc.). Cependant, l’acquérant n’a pas de choix par rapport à la catégorie de boutique qu’il se verra attribuée, car il n’est pas évident que celle voulue soit dans sa zone. A titre illustratif, les commerçants du « prêt à porter » seront tous à l’intérieur du marché, malgré qu’il n’y a pas des boutiques de 25.000 FCFA voulues par certains d’entre eux. Et ceux dont la zone correspondrait à l’extension du marché (à côté de la Maison des jeunes et de la Culture) n’auront que des boutiques de 25.000FCFA/mois. Tandis que les catégories de commerce qui seront à l’intérieur auront chacune une part des boutiques à 30.000FCFA/mois. Mais il n’est pas interdit de permuter de place entre commerçant de la même catégorie, pour des convenances selon les moyens. Et cela aussi suivant une formalité « devant l’administration ». « L’échange se fait sur place. Et nous prenons acte », a expliqué M. Ali Chaibou.
Au sortir de la réunion, le gouverneur de la région de Tahoua, Colonel-major Oumarou Tawayé a entrepris une visite guidée du complexe commercial, en compagnie du président du Conseil Régional et celui du Conseil de la Ville de Tahoua, et de l’Administrateur Délégué du marché.
Les boutiques et places d’étalages sont réparties en 6 catégories. Il y’a d’abord des boutiques de 30.000FCFA, ensuite celles de la 2ème catégorie à 25.000FCFA, puis celles de la 3ème catégorie à 22.000 FCFA. 2 types de boutiques constituent la 4ème et 5ème catégorie à 15.000FCFA. Les boutiques se trouvant au rez-de-chaussée sont la 6ème catégorie pour 25.000 FCFA. Pour les étalages sur les marquages au sol de 6m2 le commerçant paiera 8.000FCFA chaque mois. L’acquérant s’acquittera dès au départ, d’une caution de 6 mois et 3 mois d’avance. Ce qui apportera, comme recette un chiffre annuel maximum de 400 millions de FCFA au marché. Ce dernier qui a coûté plus de 22 milliards de FCFA court, selon les estimations, un amortissement annuel de 1,1 milliards de FCFA.
Construit sur fonds propres de l’Etat pour un coût global d’environ 22 milliards de FCFA pour remplacer l’ancien marché de Tahoua qui datait des années 1940 et qui ne répondait plus aux normes d’une ville en plein développement, le complexe commercial nouveau, est composé de 1.317 boutiques, un hangar central de 2000 m², une mosquée de 190 places, un bloc administratif de 12 bureaux, trois (3) blocs sanitaires, mais aussi 2800 ml de caniveaux, un canal fermé de 359 ml, 24.584 m² de pavage, un parking de stationnement de 224 places, etc.
Ismaël Chékaré ONEP-Tahoua