Le ministre de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Maman Ibrahim Mahaman a remis, hier officiellement au Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Mahamadou Ouhoumoudou, le rapport des assises nationales pour le recadrage des interventions des ONG. Ce rapport réalisé en 2022 traduit l’engagement du gouvernement à donner un nouvel élan à l’amélioration de la performance des interventions du secteur des ONG/AD au Niger. Cette cérémonie a regroupé autour du Chef de gouvernement, les membres du gouvernement, la Coordonatrice du Système des Nations Unies au Niger ainsi que les représentants des organisations nationales et internationales.
Après avoir reçu le rapport, le Premier ministre a salué les efforts et la contribution de tous les acteurs dans la réalisation et l’organisation de ce forum qui a abouti à la production de ce document extrêmement important pour les orientations des interventions du gouvernement en ce qui concerne les ONG. «Dans le rapport du plan de développement économique et social (PDES) 2017 et 2020, il est apparu clairement que la contribution des ONG pouvait être estimée à 30% de l’ensemble des programmes. C’est une contribution vraiment importante», a-t-il souligné.
Pour M. Mahamadou Ouhoumoudou, ce rapport est d’abord un cadre pour les ONG d’expliquer à leurs bailleurs de fonds, le travail qui a été accompli mais c’est aussi l’occasion pour le gouvernement d’avoir les données sur les différentes réalisations des ONG sur le terrain. «Les ONG sont des entités qui manipulent des fonds donc au même titre qu’on exige de l’Etat une reddition des comptes, nous devons exiger des ONG une reddition des comptes. Cela est extrêmement important pour leur vie même en tant que ONG», a-t-il expliqué. Le Premier ministre devait ajouter que la reddition des comptes permet aux ONG de recevoir encore plus de ressources afin de réaliser plus de résultats. Cela permettra au gouvernement de connaître, au moment de l’évaluation du plan de développement économique et social 2022-2026, l‘évolution de la contribution des ONG par rapport à celle qui a été observée dans le plan de développement économique et social précédent. «Dans vos recommandations, j’ai bien noté tous les aspects relatifs à l’amélioration du cadre juridique. Ces recommandations ne valent que par la volonté de le mettre en œuvre et cette volonté doit se faire dans un cadre tripartite», a-t-il relevé.
Pour sa part, le ministre de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire a rappelé que le Président de la République, M. Mohamed Bazoum a, dans le cadre d’une rencontre tenue 1er décembre 2021, relevé les préoccupations et questionnements que les interventions des ONG/AD suscitent d’un point de vue opérationnel. «Conformément à ces instructions, avec la participation de tous les acteurs concernés par la question, nous avons engagé le processus de la tenue de ces assises nationales qui ont par la suite regroupé plusieurs centaines d’acteurs représentant l’Etat, les ONG/AD nationales et internationales, les collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers, les organisations communautaires de base ainsi que des personnes ressources. Tenues du 28 au 30 novembre 2022, ces assises ont suscité un vif engouement et connu un franc succès en raison de leur caractère novateur, inclusif et participatif, mais aussi en raison de votre implication Excellence Monsieur le Premier Ministre et de l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers», a-t-il indiqué.
M. Maman Ibrahim Mahaman a relevé que ces assises ont eu le mérite de poser les vrais problèmes qui touchent les interventions des ONG/AD au Niger et de parvenir conséquemment à des propositions et des recommandations constructives, pertinentes, objectives et consensuelles. Sur le plan juridique, il a été convenu de fédérer le cadre juridique afin de simplifier les procédures d’obtention des différents documents de partenariat et de prendre en compte certaines préoccupations majeures (double imposition sur le revenu du personnel expatrié, les exonérations, la gestion du matériel en fin de projets…). Concernant le partenariat, les assises ont convenu d’améliorer les mécanismes de concertation, de partenariat et de transfert de compétences entre tous les acteurs du secteur tout en assurant l’alignement des interventions des ONG/AD aux priorités et orientations nationales et locales.
Sur la question de suivi-évaluation, le rapport a souligné la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles, organisationnelles et matérielles de la direction en charge de suivi et contrôle des interventions des ONG/AD et de mettre en place un comité technique interministériel afin de promouvoir la bonne gouvernance et la redevabilité dans la gestion du secteur. Au plan de la coordination, tous les acteurs sont encouragés à améliorer leur partenariat dans l’accompagnement de l’Etat et des collectivités pour la mise en œuvre des politiques publiques à travers, entre autres, l’intégration de leurs capacités et l’harmonisation de leurs interventions. A ce titre, il a été recommandé de redynamiser les cadres de coordination et d’éviter la multiplicité des centres de décisions au niveau des institutions de l’Etat et des ministères sectoriels. Par rapport au financement du secteur des ONG/AD, les assises nationales ont recommandé la mise en place d’un fonds de soutien aux ONG/AD nationales tout en invitant les partenaires techniques et financiers à leur assouplir les conditions d’accès à leurs financements.
Yacine Hassane (ONEP)