La rencontre annuelle des chefs traditionnels sur les Ecoles des Maris a débuté hier 06 décembre 2023 Niamey. Cette rencontre organisée par l’UNFPA en collaboration avec l’association des Chefs traditionnels du Niger regroupe, au total, 47 chefs traditionnels venant des huit (8) régions du Niger. La rencontre de deux (2) jours procédera à l’analyse de la 2ème génération de la stratégie « Ecoles des Maris » lancée en septembre 2022.
Le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population au Niger M. Saidou Kaboré a rappelé que les « Ecoles des Maris » sont nées d’une analyse effectuée en 2006 pour identifier les obstacles à l’utilisation des services de santé de la reproduction par les femmes. Cette étude a révélé que les barrières à l’accès aux services de santé reproductive sont principalement d’ordres économique, social et culturel. Et c’est pour lever ces obstacles que I’UNFPA et ses partenaires ont initié en 2007 la stratégie des « Ecoles des Maris » dans la région de Zinder.
Les résultats obtenus au début de la mise en œuvre de cette initiative ont motivé l’extension et le déploiement de la stratégie dans les régions de Maradi en (2011), de Tahoua et Dosso en (2012), et de Tillabéri, Diffa et Agadez en (2013). Ces résultats ont conféré aux Ecoles des Maris une reconnaissance internationale. Cette initiative nigérienne a été répliquée dans plusieurs pays dont le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, la Mauritanie, la Guinée, le Togo, l’Ile Maurice, le Cameroun, le Mali, le Sénégal et la Gambie. « A l’UNFPA, nous sommes convaincus que sous la houlette des chefs traditionnels, l’accès des femmes aux services de santé de la reproduction sera une réalité comme le reconnaît la loi du 21 juin 2006 adoptée par le Parlement du Niger. La fréquentation par les femmes des centres de santé est l’une des conditions clefs pour une meilleure santé maternelle, car c’est en ces lieux que les femmes enceintes et allaitantes bénéficient des soins, conseils et assistance professionnelle », a-t-il indiqué.
M. Saidou Kaboré a aussi ajouté que dans la nouvelle approche, les Chefs traditionnels, appuyés par les superviseurs, sont les principaux acteurs de la mise en œuvre des Ecoles car leur légitimité historique aux yeux des populations est un atout majeur pour la réussite de ce type d’initiative. « Les chefs traditionnels sont des acteurs stratégiques qui sont vus comme les gardiens des valeurs traditionnelles et locales. En terme des résultats, 21 cantons ont mis en place 150 Ecoles composées de 1800 membres en 2022. Cette année, 26 nouveaux cantons seront concernés. En raison de cette initiative pionnière et de ses résultats obtenus, l’Afrique et le monde nous regardent désormais. Nous n’avons pas le droit d’échouer. Nous devons continuer à avancer », a-t-il conclu.
Quant au Secrétaire général de l’Association des Chefs Traditionnels du Niger l’Honorable Moutari Moussa (chef de canton de Mirriah), il a souligné la pertinence du partenariat entre l’UNFPA et l’Association des Chefs Traditionnels du Niger. Ce partenariat permet, entre autres, de mener des campagnes de sensibilisation des populations et des plaidoyers auprès des autorités compétentes, en vue de promouvoir le changement de mentalité favorable à un comportement responsable en matière de reproduction et pour amener la population à utiliser massivement les techniques contraceptives et à réduire les mariages précoces.
« L’initiative des Ecoles des Maris à laquelle nous avions adhéré massivement depuis sa création est un exemple de ce bon partenariat au service de nos communautés. De bons résultats ont été enregistrés et nous allons redoubler d’efforts pour encore plus de résultats. Je tiens à remercier tous les membres de notre Association qui se sont activement impliqués et qui travaillent sans relâche pour aider à la création d’un environnement favorable à l’évolution positive des normes sociales », a-t-il conclu.
Assad Hamadou (ONEP)