
Lors de la rencontre
Le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré, a présidé le 23 avril 2025 à Niamey, une rencontre d’échanges et d’information avec les diplomates, les chefs de missions diplomatiques, postes consulaires et les représentants des organisations internationales accrédités au Niger. L’objectif de cette rencontre est d’expliquer à ces personnalités le choix de la Refondation opté par le Niger, basé sur les valeurs et réalités du pays et de l’Afrique. Le Chef de la diplomatie nigérienne avait à ses côtés le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Alio Daouda. Pour les autorités du Niger, tout partenariat se construira sur le respect de la souveraineté du peuple nigérien. Ce qui exclut de facto tout paternalisme.
L’objectif de la présente rencontre est également de partager avec ces diplomates le choix du pays insufflé par les conclusions des Assises Nationales pour la refondation et dont certaines décisions issues des réflexions ont commencé à être appliquées. Cet échange vise aussi à expliquer la vision des nouvelles autorités du Niger en ce qui concerne la conduite de la politique étrangère qui se fera dans la non-ingérence. Ces échanges font partie d’une série de rencontres que le Ministère des Affaires Étrangères aura à organiser pour débattre des questions d’intérêt où chacun est respecté dans son choix.
Au cours de cette journée, les deux membres du gouvernement ont expliqué que, soutenir ou appuyer un pays ami peut se faire de plusieurs manières. Il peut se manifester par l’attitude qui consiste à empêcher qu’un pays tiers l’attaque, condamner ou protester contre les velléités ou l’ascendance d’un pays envers un pays ami. Ils ont insisté que la démocratie ou la gouvernance à la nigérienne tiendra compte des réalités du pays, non pas du mimétisme ou du copier-coller avec des élections précipitées juste pour satisfaire l’intérêt d’un groupe alors que la question fondamentale comme l’insécurité n’est pas résolue.
Dans ses mots introductifs, le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré, a rappelé que, depuis le 26 Juillet 2023, date de l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir, le Niger vit une ère de reconquête de sa souveraineté et de son indépendance véritable. « Cette quête de souveraineté, légitimée par une forte adhésion populaire sans précédent, s’est heurtée à l’hostilité de la CEDEAO avec l’embargo total et la menace d’agression militaire ainsi qu’à celle de certain membres de la communauté internationale qui ont procédé à la suspension de leur coopération avec le Niger. Vous avez été témoins de toutes les péripéties ayant jalonné cette période », a-t-il ajouté.

Le ministre Bakary Yaou Sangaré a rassuré les diplomates que le Niger inscrit sa politique dans un partenariat sincère respectueux des aspirations de toutes les parties. « Nous tenons à réaffirmer notre engagement au multilatéralisme et notre ouverture à coopérer avec tous les partenaires sincères dans le respect de la souveraineté du libre choix des partenaires et des intérêts supérieurs de nos populations, dans leurs aspirations légitimes à tirer profit des importantes ressources naturelles dont dispose le pays », a-t-il assuré.
Abondant dans le même sens, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Alio Daouda, a dit que le Niger s’engage dans une démocratie à la nigérienne, africaine, contextualisée qui tient compte de nos réalités socioculturelles. C’est pourquoi, les autorités du Niger n’ont pas cédé à la pression pour aller à des élections précitées sous le parrainage de certaines organisations. « Le Niger organisera ses élections et impliquera ses opérateurs économiques pour lui fournir le matériel nécessaire. Le Niger veut simplement qu’on le respecte sur la base des textes qui régissent les relations diplomatiques. Celui qui veut aider le Niger doit l’aider à vaincre le terrorisme », a expliqué le ministre en charge de la Justice.
C’est ainsi que M. Alio Daouda a dénoncé le double jeu de la communauté internationale qui se dit engagée à lutter contre le terrorisme mais observe certaines puissances entretenir le trafic et la vente des armes, l’approvisionnement et le financement des groupes criminels, qualifier tel régime de démocratique ou pas, reconnu ou pas.
A leur tour, les diplomates ont posé de questions d’éclaircissement puis salué cette initiative du Ministère en charge des Affaires Étrangères qu’ils souhaitent pérenne afin de mieux se comprendre, promouvoir le dialogue tout en exprimant leur détermination à soutenir le Niger en respectant ses valeurs et sans aucune ingérence.
Abdoulaye Mamane (ONEP)