Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ont, en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, tenu leur réunion annuelle de coordination le 28 septembre 2018 à New York aux Etats Unis d’Amérique. Au cours de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’Extérieur M. Kalla Ankouraou a, dans son intervention, rappelé les défis qui se posent à l’organisation avant de s’appesantir sur la situation dans la région du Sahel. Il a par la même occasion plaidé pour « une mobilisation accrue de l’OCI au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad ».
Dans son intervention devant ses pairs, le chef de la diplomatie nigérienne a souligné le contexte international dans lequel se tient cette session. Un contexte où la solidarité internationale à l’égard de la cause palestinienne connaît un repli sensible en termes de soutien politique et matériel se traduisant par des restrictions budgétaires et la tendance à la reconnaissance, par certains membres de la communauté internationale, d’Al Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël. « Cette situation constitue une menace grave au processus de résolution du conflit israélo-palestinien et un défi pour notre organisation dont la position constante est la création d’un Etat palestinien souverain et indépendant avec comme capitale Jérusalem » a précisé M. Kalla Ankouraou.
Le ministre des Affaires étrangères a ensuite rappelé les principales décisions prises lors de la 45ème session du Conseil des ministres de l’OCI tenue en mai 2018 à Dhaka (Bangladesh). Il s’agit notamment de la poursuite des efforts de réforme pour transformer, renforcer et repositionner l’Organisation en tant que plateforme vouée au renforcement d’une coopération mutuellement avantageuse entre les Etats membres dans les domaines politique, sécuritaire, économique, social, culturel, éducatif, environnemental, humanitaire et autres composantes du développement durable. Aussi précise M. Kalla Ankouraou, la promotion et le renforcement des liens d’unité et de solidarité entre les Etats membres font partie des principes consacrés par la charte de l’OCI et son programme d’action OCI-2025.
Le ministre des Affaires étrangères est pour ce faire revenu sur la situation du Lac Tchad pour souligner la baisse drastique pour ne pas dire le retrait presque total des eaux du bassin. Une situation qui entraine des déséquilibres importants avec comme conséquence une augmentation de la vulnérabilité de près de 10,7 millions de personnes reparties dans quatre pays : Caméroun, Niger, Nigeria et Tchad, tous membres de l’OCI. « L’adoption en 2017 de la résolution 2349 du Conseil de sécurité sur la situation dans le bassin du Lac Tchad a permis de réaliser des progrès sur l’aspect sécuritaire mais beaucoup reste encore à faire afin d’apporter une réponse appropriée aux causes des crises et atteindre les résultats escomptés » a estimé le ministre. M. Kalla Ankouraou a rappelé entre autres initiatives mises en œuvre ; la Stratégie de sécurité et de développement durable visant la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Mais pour le ministre Kalla Ankouraou, les réponses aux crises qui affectent le bassin du Lac Tchad ne pourraient être ni durables ni efficaces si l’environnement général à savoir la bande sahélo-saharienne n’est pas pris en compte dans la définition des projets. « Cette prise en compte pourrait être facilitée pour les 5 pays organisés au sein du G5 Sahel c’est-à-dire le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie. Parmi ces pays, deux sont d’ores et déjà dans le bassin du Lac Tchad » explique le ministre. Tout en reconnaissant et saluant la contribution des partenaires extérieurs et les efforts du SG de l’ONU pour favoriser la restauration de la paix et le développement dans le bassin du Lac Tchad, le ministre Kalla Ankouraou a appelé les membres de l’OCI à « une mobilisation accrue au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad ».
Siradji Sanda(onep)