Les ministres en charge des questions des hydrocarbures des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) étaient en conclave à Niamey. La cérémonie d’ouverture de cette réunion ministérielle, qui se tient après celle des experts la veille,a été présidée, hier par le Premier ministre, Chef du gouvernement SE Brigi Rafini en présence de nombreuses personnalités invitées du ministre du pétrole M. Foumakoye Gado. Elle a pour objectif la validation des deux importants documents à caractère sous régional : la politique régionale de développement des secteurs des hydrocarbures et le programme régional de facilitation de l’approvisionnement en produits pétroliers dans l’espace CEDEAO.
A l’ouverture des travaux d’une durée de 24 heures, le premier ministre, Chef du gouvernement a tenu à louer l’abnégation et le dévouement des acteurs du secteur des hydrocarbures qui mènent un important mais discret travail. Le chef du gouvernement s’est acquitté d’un devoir, celui de transmettre les salutations et les encouragements du Président de la République Issoufou
Mahamadou, Président en exercice de la CEDEAO et ses vœux de succès aux travaux de la réunion des ministres. Une réunion s’inscrivant dans la dynamique de l’intégration sous régionale à laquelle le Président Issoufou Mahamadou attache du prix au cours de son mandat récemment entamé à la tête de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Parlant des deux thèmes principaux autour desquels s’articuleront les débats, le chef du gouvernement a estimé qu’ils traduisent éloquemment les défis auquel l’espace communautaire commun est confronté dans ce domaine combien important qu’est celui des hydrocarbures tout comme ils s’inscrivent dans l’harmonisation du cadre législatif et réglementaire pour ‘créer les meilleures conditions d’un développement durable de nos Etats ». Les défis sont nombreux dans le secteur des ressources extractives en Afrique de l’Ouest a reconnu le Premier ministre. Il a notamment cité entre autres un faible développement des ressources humaines, une disparité de réglementation et de normes entre les Etats, une fiscalité souvent inadaptée ou encore une insuffisance d’infrastructures adéquates de transport des hydrocarbures. Cette dernière activité est assurée à plus de 95% au moyen des camions citernes plutôt que par des pipelines ou autres oléoducs qui sont pourtant plus sûrs et plus durables et moins coûteux. Pour le Chef du gouvernement, il est absolument nécessaire de relever ces défis et tant d’autres pour permettre aux Etats de la sous région, qui disposent en effet de 30% des ressources extractives du continent, de tirer le meilleur des profits de son énorme potentiel en matière d’exploitation de ces ressources. C’est face à cette nécessité impérieuse que le gouvernement du Niger a adopté une politique pétrolière nationale, qui fait d’ailleurs école en Afrique de l’Ouest selon le commissaire Energie et Mines de la CEDEAO. Elle est articulée autour de quatre axes majeurs complémentaires a expliqué le chef du gouvernement. Il s’agit du développement accéléré de la production pétrolière nationale, de la restructuration et de l’assainissement de l’aval pétrolier, de la maximisation des impacts économiques et sociaux par le développement du contenu local et l’utilisation optimale des ressources financières et de la refonte du cadre sectoriel par la rénovation de la gouvernance sectorielle, la flexibilisation des conditions juridiques et fiscales et la stratégie environnementale. Pour le Premier ministre, il n’y a nul doute que la mise en œuvre de cette politique nationale pétrolière du Niger et la validation des documents soumis à l’appréciation des ministres permettront de tirer profit des rentes pétrolières au bénéfice des populations de l’espace communautaire. Il a rappelé que le Niger est devenu producteur de pétrole depuis 2011 avec des réserves importantes et disposant d’une raffinerie avant de réitérer que l’un des défis actuels est l’acheminement du pétrole brut et des produits raffinés. Mais la détermination à faire face à ces contraintes était telle que le gouvernement a lancé deux projets dont l’un consistera à construire un pipeline de transport du Brut long de 1980km pour rallier le port de Cotonou afin d’atteindre le marché international. L’autre consistera à la construction d’un autre pipeline multi-produit long de 1072 km quittant la SORAZ pour aboutir à la frontière avec le Burkina Faso pour d’une part approvisionner les grands centres de consommation nigériens et exporter vers les pays voisins. Evoquant la question de la gouvernance, le Chef du gouvernement a indiqué que le Niger s’est inscrit résolument dans le processus de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives pour laquelle un secrétariat permanent a été mis en place. Et, il fonctionne de façon inclusive a précisé M. Brigi Rafini. Le Niger a été retenu pour abriter la 3ème édition du forum des mines et du pétrole de la CEDEAO en 2020 a annoncé le Premier ministre. Ce qui réjouit le gouvernement a-t-il souligné tout en affirmant que ce forum qui va réunir autour d’une même table les ministres en charge des mines et du pétrole ainsi que les experts et acteurs privés des pays membres, permettra « de promouvoir le développement de notre important potentiel » dans ces deux secteurs. Auparavant, le commissaire Energie et Mines de la
CEDEAO, M. Sediko Douka, s’est longuement appesanti sur les deux secteurs et les réalisations mais aussi les défis et contraintes après avoir souligné que la présence du Premier ministre rehausse l’éclat de la réunion et dénote tout l’intérêt qu’accorde le Président de la République et président en exercice de la CEDEAO au secteur des hydrocarbures. M. Douka a magnifié l’engagement personnel du ministre hôte de l’évènement qui a donné aux organisateurs tout le soutien et toutes les facilités nécessaires pour sa réussite. Parlant du forum des mines et du pétrole ECOMOF 2020 que le Niger va accueillir, le commissaire a indiqué que les deux parties se rencontreront dès ce jour vendredi pour « déterminer les modalités pratiques de l’organisation de cet important évènement ». Avec des centaines de participants et plusieurs pays attendus, le Niger se prépare donc à nouveau à accueillir un autre grand évènement sur son sol a estimé le commissaire Energie et Mines de la CEDEAO.
Zabeirou Moussa (onep)