Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni, le mardi 21 janvier 2020 au siège des Nations Unies à New York (USA), à l’effet d’examiner la situation sur la Libye. Notre pays était présent à cette réunion, à travers son Représentant permanent auprès des Nations Unies, SEM Abdou Abarry.
A l’ouverture de la séance, le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, a d’abord fait un exposé sur les conclusions de la conférence internationale de Berlin sur la Libye, qu’il a qualifié de «signal fort à l’endroit des belligérants». M. Guterres a cependant déploré la présence, en Libye, de matériel anti-aéronef et plus de deux mille (2000) combattants venus de la Syrie. Il a informé le Conseil que le Premier Ministre libyen, M. Fayez el-Sarraj, a exprimé son soutien au communiqué faisant suite à la Conférence, contrairement au commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Belqasim Haftar.
Dans son intervention au cours de ces consultations du Conseil de Sécurité sur la Libye, le Représentant Permanent du Niger auprès des Nations Unies, SEM Abdou Abarry, a d’abord adressé ses vifs remerciements et son soutien au Secrétaire de Général de l’ONU pour le briefing détaillé sur le processus de Berlin, ainsi que pour les efforts personnels déployés en vue d’un retour de la paix en Libye, gage de la stabilité au Sahel. Pour SEM Abdou Abarry, la conférence internationale sur la Libye, qui s’est tenue dimanche dernier à Berlin sous l’égide de l’ONU, a réitéré les principes fondamentaux pour la préservation de la paix et de la sécurité dans ce pays, notamment le soutien à l’accord politique libyen en tant que cadre viable pour la solution politique en Libye.
Dans le même ordre d’idée, il s’est félicité de l’accord entre les parties à nommer des officiers dans la commission militaire en perspective de la formation d’une armée unifiée. «Il nous paraît cependant difficile de soutenir un processus qui nous exclut, aussi pertinent soit-il. Les conséquences directes de la crise libyenne sur la bande Sahélo-Saharienne exigent l’implication immédiate et effective de tous les voisins», a souligné SEM Abdou Abarry. Aussi, a-t-il réitéré la position africaine en faveur d’un cessez-le-feu complet et inconditionnel, du respect de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU et de la nécessité pour les contrevenants de faire face à des sanctions, de la désignation d’un envoyé spécial conjoint UA-ONU, et du retour à un processus politique inclusif libyen avec un suivi efficace. «Monsieur le Président, on ne le dira jamais assez, sans une solution à la crise libyenne, le Sahel restera exposé aux affres du terrorisme, d’autant que l’internationale terroriste y envoie ses adeptes les plus dangereux et les plus aguerris. La Libye n’a pas besoin qu’on lui transfert d’autres armes et terroristes: elle a besoin de la Paix», a souligné le Représentant permanent du Niger auprès des Nations Unies.
SEM Abdou Abarry a ensuite salué l’initiative de la réunion du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye qui se tiendra, le 30 janvier 2020 à Brazzaville, République du Congo, pour étudier l’évolution de la situation en Libye, avant le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA à Addis-Abeba, Éthiopie en février 2020. Il importe de préciser qu’à l’issue des échanges, les membres du Conseil ont été unanimes sur les points portant sur l’arrêt des violations de l’embargo, la nécessité d’un cessez-le-feu, la nécessité de trouver une maïeutique entre les démarches du Conseil et le processus de Berlin, l’appropriation des conclusions de la conférence de Berlin par les parties libyennes, ainsi que sur les conséquences de l’ingérence étrangère.
En réponse au Représentant de notre pays qui a déploré la faible implication des pays frontaliers malgré les conséquences directes du conflit sur leur stabilité, le Secrétaire Général des Nations Unies, a reconnu le leadership déterminant du Niger à travers sa présidence en exercice de la CEDEAO et l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 qui contribuent, à n’en point douter, à la sécurité internationale au sens large. A cet égard, M. Antonio Guterres s’est dit favorable à une meilleure implication du Niger dans le processus de Berlin. Pour leur part, la Chine et la Russie ont souhaité une meilleure implication de l’Union Africaine et de la Ligue Arabe dans le processus.
Assane Soumana(onep)