En prélude au 17ème sommet extraordinaire sur l’industrialisation et la diversification économique en Afrique et de la session extraordinaire sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf), les travaux de la réunion du Conseil Exécutif des ministres des Affaires Etrangères de l’Union Africaine se sont ouverts, hier matin au Centre International de Conférence Mahamat Ghandi de Niamey. A l’ordre du jour de cette réunion il est prévu, en ce qui concerne le sommet sur l’industrialisation, l’examen du rapport de la réunion conjointe des ministres de l’Industrie et des ministres de l’Économie ; l’examen des Projets de Décisions et du Projet de Déclaration du Sommet extraordinaire sur l’industrialisation et la diversification économique.
S’agissant de la ZLECAF, le conseil aura à examiner le Rapport de Wamkele Mene, Secrétaire général du Secrétariat de la ZLECAf ; à examiner le projet de rapport de la première session extraordinaire du Conseil des ministres du Commerce; à Lancer des outils opérationnels additionnels de la ZLECAF ; à examiner le projet de décision de la session extraordinaire sur la ZLECAf.
C’est la ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, Mme Aissatta Tall Sall, présidente du Conseil Exécutif de l’Union Africaine qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette réunion en présence du ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères du Niger, M. Hassoumi Massoudou, du Président de la Commission de l’Union Africaine, M. Moussa Faki Mahamat et de plusieurs participants.
A l’ouverture des travaux de cette réunion, la ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, Mme Aissatta Tall Sall, a indiqué qu’en se proposant d’examiner la problématique de l’industrialisation et de la diversification économique de l’Afrique, les Chefs d’Etats et de gouvernement réaffirment leur volonté à trouver des solutions viables pour le devenir des économies et des Etats de l’Union Africaine. En effet, a-t-elle ajouté, cette décision importante comporte une haute portée stratégique car « le but visé dans le processus d’industrialisation et de transformation productive de nos pays est bien l’amélioration de nos capacités à tirer parti des nombreuses ressources humaines naturelles dont regorgent notre continent » a-t-elle fait savoir. Avec seulement 1,8% de contribution à la valeur ajouté manufacturée mondiale et de 10,5% de taux d’industrialisation au moment où en Asie de l’EST ce taux est de 25%, l’Afrique a énormément de progrès à faire dans ce domaine pour son émergence économique et son développement économique et social.
Mme Aissatta Tall Sall a souligné que l’industrialisation de l’Afrique peut débloquer le potentiel de croissance inclusive du continent en élargissant l’accès aux opportunités économiques ainsi créé à toutes les tranches des populations notamment aux femmes et aux jeunes. Idem pour le secteur privé qui est également un levier essentiel dans ce processus grâce à l’innovation dans des domaines à fort potentiel tel que l’agriculture, l’agro-industrie, la santé, l’éducation, l’infrastructure et surtout l’énergie qui demeure un enjeu crucial dans le contexte de crise actuelle.
S’agissant de la ZLECAf, elle a estimé que sa consolidation nécessite un engagement de toutes les parties prenantes pour accélérer la transformation productive de l’Afrique dans l’optique de réaliser la vision et les aspirations de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Pour sa part, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou a indiqué que, la programmation pour la tenue le même jour, du sommet sur l’industrialisation et la session sur la ZLECAF est une approche qui permet de mettre de bout en bout les deux maillons de la chaine, pour l’objectif de développement économique du continent que sont la production industrielle et le marché commun.
Selon le ministre d’Etat, « l’industrialisation et la diversification économique sont par conséquent un héritage économique durable que nous devons léguer à la jeune génération, car c’est une solution face aux défis du moment, en particulier ceux relatifs à l’insécurité », a-t-il affirmé. La Zone de libre-échange continentale africaine, comporte un énorme potentiel de développement, mais qui n’irait pas sans une industrialisation et une diversification économique, pour alimenter les échanges interafricains. Notant que la qualité de leur délibération et recommandations contribuera sans doute au succès du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur l’industrialisation et la diversification économique en Afrique et de la Session extraordinaire sur la ZLECAF, il a exhorté les participants à faire preuve d’un plus grand engagement en faveur du continent pour favoriser une meilleure production des richesses, mais également un cadre optimal de leur distribution.
Auparavant, le président de la Commission de l’Union Africaine, M. Moussa Faki Mahamat, a précisé les attentes du continent à l’issue de ces assises qui sont d’une part, une production des biens manufacturés, des biens diversifiés et d’autre part un renforcement des échanges commerciaux interafricains qui devra faciliter la pleine et totale opérationnalisation de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine.
« C’est au prisme de ces considérations d’ordre stratégique que se confirme la pertinence de la thématique de cette 17ème session dont la présente session est le segment préparatoire décisif. Industrialisation et diversification économiques tels sont les deux pôles complémentaires d’un même objectif à la réalisation duquel nous devrions tous nous atteler » a dit le président de la commission de l’Union Africaine.
Selon M. Faki, le chemin parcouru pour l’opérationnalisation de la ZLECAF, bien qu’appréciable, met en relief des défis majeurs qui continuent de parsemer le chemin du futur, ces défis d’ordre structurels portent sur les conditions sine qua non d’un fonctionnement optimal de la ZLECAF. « L’enjeu est de taille, c’est de pouvoir renforcer les échanges entre les pays du continent plus ouverts sur l’extérieur par des accords déjà signé », a-t-il soutenu.
Aminatou Seydou Harouna(onep)