Le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (MESU/DD), tient depuis hier à Niamey, un atelier consacré à la revue annuelle conjointe (RAC) 2018 du sous-secteur de l’environnement. C’est le ministre des Domaines, de l’Urbanisme et du Logement, M. Waziri Maman, assurant l’intérim de celui de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (MESU/DD), qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux en présence des membres du gouvernement, du Haut commissaire à l’Initiative 3N, des responsables du MESU/DD, des représentants de PTF et de plusieurs autres invités. La présente revue est placée sous le thème : ‘‘Gestion durable des terres et résilience des populations face au changement climatique’’.
La Revue Annuelle Conjointe (RAC) a pour but d’améliorer l’efficacité de la gestion du secteur à travers l’implication de tous les acteurs du secteur de l’environnement à savoir les PTF, les organisations de la société civile, les privés etc., afin d’assurer un dialogue inclusif. Elle vise de façon générale à tirer les leçons des réalisations du secteur, à travers la mise en œuvre du document de Programmation Pluriannuelle de Dépenses (DPPD) et le plan d’actions 2016-2020 de l’Initiative 3N et formuler des recommandations. A travers cette RAC, il s’agit d’évaluer la mise en œuvre des recommandations du rapport annuelle 2017 du MESUDD et celles de la revue SANAD 2017, relatives au sous-secteur Environnement ; d’évaluer la mise en œuvre du PAP 2018 et celle des Programmes Stratégiques (PS) 5, 7 et 8 du Plan d’actions 2016-2020 de l’initiative 3N ; de formuler des recommandations pour une meilleure gestion, en impliquant l’ensemble des acteurs intervenant dans le secteur.
C’est, à l’instar des autres départements ministériels impliqués dans le contrat de réforme sectorielle « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et Développement Agricole Durable » que le Ministère en charge de l’Environnement a élaboré sa Revue Annuelle Conjointe (RAC) 2018. Cette revue concerne la Politique Nationale en matière d’Environnement et du Développement Durable (PNEDD, 2016) et son Plan d’Actions (PA) 2016-2020, le document de Programmation Pluriannuelle de Dépenses (DPPD) 2018-2020, son Projet Annuel de Performance (PAP) 2018 et le Rapport Annuel de Performance (RAP) 2018.
Dans son intervention, le ministre Wazir Maman, a indiqué que, l’économie du Niger repose principalement sur le secteur rural qui contribue à hauteur de 40% au PIB et occupe plus de 80% de la population active. Il a ajouté que la population nigérienne dépend dans une large mesure du secteur rural dont le principal support est le Sous-Secteur de l’environnement, pilier de la préservation des bases productives, et gage de la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. « C’est dire la place de choix et le rôle éminemment important qu’occupe le MESUDD dans l’atteinte des objectifs de l’I3N, et des objectifs du Développement Durable», a-t-il estimé. Pour le ministre de l’Environnement par intérim, les revues annuelles conjointes sont des opportunités d’échanges sur la politique du sous-secteur, ainsi que sur la qualité de la programmation des activités prévues et leur mise en œuvre, sur la mobilisation effective des ressources, ainsi que sur la structure et la qualité des dépenses effectuées. Elles sont l’occasion d’examiner les progrès accomplis et les défis rencontrés, notamment au niveau de l’opérationnalisation du cadre commun des intervenants et des plans d’action institutionnels.
« Elles sont aussi l’occasion de faire-des réajustements de la politique si nécessaire et d’émettre des recommandations aux acteurs du sous-secteur afin d’assurer l’atteinte des résultats de la politique mise en œuvre. La tenue de la présente rencontre, la première du genre pour mon département ministériel à travers un dialogue inclusif, vise donc une amélioration de la gouvernance du sous-secteur de l’Environnement au Niger qui est affectée par deux défis majeurs à savoir la démographie, avec l’un des taux d’accroissement le plus élevé du monde et les changements climatiques », a déclaré le ministre M. Wazir Maman. « Votre présence à ce dialogue, témoigne une fois de plus, votre profond attachement à la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles qui s’appauvrissement d’année en année, du fait des activités anthropiques, aggravées par les conditions climatiques drastiques, faisant du Niger, un des pays sahéliens le plus affecté par la dégradation des écosystèmes en général et des terres en particulier », t-il ajouté.
Il résulte de cette situation, selon le ministre, un faible taux d’accroissement de la production agricole, estimé à 2,5% par an, qui est largement inférieur au taux de croissance démographique, se traduisant ainsi par la forte récurrence de l’insécurité alimentaire. « C’est pourquoi, le Programme de Renaissance Acte II dont le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) en est la déclinaison, met l’accent sur la sécurité alimentaire à travers la mise en œuvre de l’initiative 3 N, les Nigériens Nourrissent les Nigériens », a souligné le ministre Waziri Maman.
Les plus hautes autorités du Niger ont pris l’engagement de restaurer annuellement 213.000 ha.
D’après le ministre Wazir Maman, la contribution du Ministère de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable dans la mise en œuvre du PDES 2017-2021, est assurée (à travers l’Axe 5, qui a trait à la «Gestion durable de l’environnement », composante du Pôle de Transformation du Monde Rurale dont l’opérationnalisation) par les Comités Multi-sectoriel des Programmes Stratégiques (CMPS). En effet, affirme–t-il, la transformation du monde rural, l’un des sept (7) pôles du PDES, ne peut s’accomplir que par la préservation des bases productives découlant de la combinaison de plusieurs techniques dont entre autres, la récupération des terres, la régénération naturelle assistée, l’ouverture des bandes pare feux, la lutte contre les plantes envahissantes. En rappel, retenons que le Niger perd, chaque année, plus de 100 000 ha de terres cultivables. Ainsi, pour inverser cette tendance, les plus hautes autorités ont pris l’engagement de restaurer annuellement 213.000 ha. Aussi, dans le cadre de mise en œuvre du Plan d’Actions 2016-2020 de l’i3N, le MESUDD assure le pilotage de trois Programmes stratégiques à savoir : le PS 5, qui concerne le développement des filières et chaînes de valeurs des produits forestiers non ligneux et halieutiques, le PS 7, qui porte sur la gestion durable des terres et des eaux et enfin le PS 8, qui a trait à la gestion de l’environnement et du cadre de vie.
Dans ce processus, quarante-sept (47) indicateurs sont renseignés et ont permis de dresser le bilan physique et financier du Sous-Secteur au titre de la présente revue. Par ailleurs, l’approche Budget Programme à travers le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) et le Rapport Annuel de Performance (RAP) ont servi à l’élaboration de ce bilan. Cette approche, indique le ministre Waziri, fait suite à l’application de la directive 6/2009 de l’UEMOA, portant Loi de finances au sein de ladite organisation sous régionale. Elle a pour objectif d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques et implique entre autres le passage d’un budget de moyens à un budget de résultats. Au regard du contexte global en matière de gestion de l’environnement et des enjeux de sa gestion durable, la revue devrait conduire à des prises de décisions devant aboutir progressivement, à un changement qualitatif global du sous-secteur.
Au cours de deux jours de travaux, il est attendu, des participants, les résultats suivants : l’analyse du rapport de la première revue du ministère au titre de l’année 2018 ; la réflexion sur le thème majeur relatif au « Financement du sous-secteur, Enjeux et Perspectives », dans ses composantes financement, statistiques, gouvernance et de l’aide-mémoire. Le ministre Waziri Maman, a enfin exprimé sa gratitude à l’endroit de l’Union Européenne et sa représentation au Niger pour leurs efforts inlassables et leurs engagements constants aux cotés des acteurs de développement du pays. Il a enfin saisi cette opportunité, pour remercier les consultants, l’I3N ainsi que tous les membres du comité de coordination, « dont les efforts sont inestimables dans le cadre de l’élaboration du rapport de cette Revue Annuelle Conjointe de 2018 ».
Mahamadou Diallo(onep)