Sani est un professionnel du journalisme qui met toute son énergie dans son travail pour motiver, sensibiliser et inspirer ses lecteurs. C’est un homme aux ambitions multiples, au regard de la diversité de ses talents. En effet, au-delà du métier de journalisme qu’il exerce avec passion et rigueur, il nourrit également de penchant pour la couture. C’est pourquoi sa ferme conviction pour son travail ne faiblit jamais, car il voit cette activité comme un moyen de créer des liens au-delà des différences. Pour lui, le véritable entrepreneuriat repose sur la reconnaissance des réussites, l’engagement, ainsi que le respect des valeurs des autres.
L’aspect le plus marquant chez ce journaliste et couturier, est son sourire et sa bienveillance à l’égard de ceux qui l’entourent. C’est un homme de taille moyenne, avec des cheveux blancs qui émergent sur un crâne rasé. Marié et père de cinq (5) enfants, M. Sani Maman se lève chaque matin pour se rendre à son travail à 8 h. Il passe la journée à accomplir ses devoirs et assurer ses responsabilités. Il conclut sa journée de travail à 17 h 30, conformément à l’heure de descente fixée par la Fonction Publique pour les employés de l’État. Il se dirige alors vers son atelier de couture pour exécuter ses autres engagements. En effet, c’est en octobre 2004 que Sani a intégré le journalisme en tant qu’Appelé du service civique à l’Agence Nigérienne de Presse (ANP). Après avoir réalisé son service civique, il a poursuivi son engagement en tant que bénévole. Quelques mois plus tard, l’Agence Nigérienne de Presse l’a embauché sous contrat, et moins d’un an après, il a été recruté en juillet 2013.
Pour Sani, l’entrepreneuriat est assimilable à une soif de découverte, une invitation à explorer un univers inconnu. Cela constitue aussi un loisir en contribuant au bien-être des autres. La couture, pour lui, est un rêve d’enfance qui s’est matérialisé, une passion qui l’animait depuis sa tendre jeunesse. Après des années de dévouement pour concrétiser ce projet, il trouve aujourd’hui du réconfort dans ce qu’il a accompli. Etant étudiant, Sani passait ses soirées et week-ends dans l’atelier de son oncle où il observait attentivement chacune des actions des couturiers, avant de se laisser emporter par sa curiosité pour leur métier et de les aider dans les diverses tâches.
Dans son atelier situé au cœur du centre-ville, précisément à quelques encablures de la société Saley et Fils, Sani confectionne des tenues uniquement pour homme. « Je n’ai pas d’employé avec moi, je ne suis pas un employeur en plein temps, je ne termine que la journée à l’atelier. Je n’ai pas suffisamment de travail pour prendre des ouvriers. Je partage l’atelier avec certains, et je ne me hasarde pas à prendre beaucoup de travail comme les autres car je ne travaille pas à plein temps », explique M. Sani Maman avec un air franc.
Cependant, malgré le manque de temps, M. Sani se débrouille du mieux qu’il peut après avoir exécuté ses tâches journalières à l’ANP, pour terminer les commandes de ses clients. « Quand j’ai trop de boulot au service, je peux faire une semaine ou plus sans avoir le temps de me rendre à l’atelier. Souvent, c’est dans le salaire que je paie le frais de loyer de l’atelier, c’est un métier aléatoire, tantôt ça marche et tantôt non. La couture était pour moi un passe-temps, une passion avant de devenir un métier », dit-il. Sani est un bon père de famille, un leader exemplaire qui, selon ses collègues journalistes, a beaucoup d’estime pour ses subordonnés, comme le témoigne la journaliste du collège de travail de M. Sani. « Sani est quelqu’un qui ne se prend pas la tête, il nous traite bien. C’est un homme très strict en matière de travail bien fait ; quand il corrige nos papiers, il le fait avec un grand soin et il nous explique nos insuffisances dans le papier », témoigne sa collègue de travail.
Fatiyatou Inousssa (ONEP)