Substances végétales, aromatiques ou piquantes servant à l’assaisonnement des mets, les épices jouent un rôle crucial dans notre cuisine, apportant des saveurs riches à une variété de plats. Elles permettent une cuisine moins grasse, moins salée et toujours plus goûteuse. Mais, au-delà de leur capacité à transformer un repas, les épices offrent une multitude de bienfaits pour la santé.
Chaque épice a des propriétés thérapeutiques qui lui sont propres. D’un point de vue général, la plupart des épices facilitent la digestion. Selon les explications de Dr Abdoul Razak Amadou Moussa, les épices préviennent des maladies, permettent de vivre longtemps et d’avoir une bonne digestion. Elles possèdent aussi des propriétés antibactériennes et antimicrobiennes et peuvent aider à combattre les infections et à renforcer le système immunitaire. Ainsi, d’après le nutritionniste, les antioxydants présents dans des épices comme la cannelle, le poivre et le clou de girofle peuvent aider à réduire le risque de maladies chroniques. « Le poivre noire, blanc et clou de girofle constituent des antioxydants, anti inflammatoire, soulage les problèmes digestifs, d’accouchement et de menstruations », a indiqué Dr Abdoul Razak.
Par ailleurs, explique le diététicien, le gingembre, qu’on retrouve dans plusieurs préparations, contient plus de 40 composés antioxydants ; il est aussi anti émétique, lutte contre les nausées et vomissements. De plus, il peut être utilisé comme agent aphrodisiaque en sommation avec l’ail, le petit cola et le miel. « Il peut être utilisé pour pimenter les boissons, lutter contre le rhume et le rhumatisme inflammatoire », ajoute – il.
Concernant l’oignon, d’après toujours le médecin, il contient beaucoup d’antioxydants, des probiotiques pour la santé digestive, action apaisante et fortifiante sur les nerfs, prévient également les cancers et intervient dans la régénération des hématies et leucocytes. « L’oignon est utilisé dans le traitement de plusieurs maladies comme l’abcès, l’anémie, l’asthme, l’urémie, les brûlures, l’entérite et colite, le diabète, la diarrhée des nourrissons, les morsures de chien ou chat. C’est un puissant antibiotique contre le rhume, la toux… », a-t-il indiqué.
Quant aux bienfaits du Curcuma, il a précisé qu’il prévient l’apparition de certains cancers, en luttant contre les stress oxydatifs responsables de la dégénérescence des cellules, la curcumine, une molécule qui aurait des bienfaits positifs sur le cerveau. « Il réduit également les plaques de protéines responsables de la dégénérescence des cellules, c’est un anti inflammatoire, qui soulage les troubles digestifs, réduit le cholestérol, donc prévient les maladies cardiovasculaires, contient, d’autre part, des minéraux comme le fer, le manganèse, le potassium et des vitamines (C et B) », a-t-il mentionné.
Pour le médecin, l’ail, un homologue de l’oignon, est considéré en lui-même comme un puissant probiotique qui augmente la vitalité des bactéries de la flore intestinale, prévient l’ulcère sous toutes ces formes, débarrasse le sang de beaucoup de toxines. L’ail est utilisé dans le traitement de toutes les maladies de civilisation (diabète, hypertension, ulcère gastrique, insuffisance cardiaque et rénale), prévient et guérit les caries dentaires, réduit le cholestérol, prévient l’insomnie. L’ail est un antibiotique, un anti-toxines et anti- inflammatoire.
Pour sa part, la noix de muscade possède des vertus digestives et aide à réduire certains troubles. Les flatulences, la constipation, les crampes d’estomac ou les infections intestinales peuvent être limitées grâce à la noix de muscade. « Une autre propriété intéressante de la noix de muscade est sa capacité à atténuer les douleurs articulaires », a-t-il précisé.
Néanmoins, Dr Abdoul Razak attire l’attention des personnes afin de ne pas abuser de la consommation des épices car, malgré leur efficacité thérapeutique et leurs bienfaits nutritionnels, elles peuvent être source de plusieurs problèmes et dysfonctionnements du métabolisme, circulatoire et physiologique. Dans ce cadre, il explique que le piment stimule l’appétit chez les personnes anorexiques. Mais, « Si vous êtes sujet aux sensations de brûlures à l’estomac, évitez le piment rouge riche en capsaïcine, il irrite l’œsophage et stimule la sécrétion acide de l’estomac, augmente la circulation sanguine par la vasodilatation des veines, aggrave les hémorroïdes », a-t-il dit. Dr Abdoul Razak conseille : « si vous voulez les utiliser à titre thérapeutique, n’hésitez pas à consulter les diététiciens, nutritionnistes, tradipraticiens et les médecins nutritionnistes ».
Ramatoulaye A. Saibou (Stagiaire)