Les fidèles musulmans lors du ‘‘Tawaf’’
Au fur et à mesure que l’on tend vers la date fatidique du début du Hadj, une ruée vers la ville sainte de la Mecque ou Makkah Al Mukarramah, ou Oumm Al Qura, ou Al Balad Al-Amine ou encore Al Balad-Al –Haram, (mère de toutes les villes, ville mère, ou ville sacrée) est perceptible. Les pèlerins venus du monde entier pour l’accomplissement du 5ème pilier de l’Islam commencent à remplir la cité du prophète Muhammad PSL. Parmi cette foule bigarrée les premiers contingents des pèlerins nigériens figurent en grand nombre. Comme à Médine située à 425 kilomètres d’ici, les Nigériens sont omniprésents à la grande mosquée «Masjid Al-Haram» de la Mecque.
Leur présence s’est accentuée depuis le début de ce mois de Zoul Hidja (1444), mois par excellence du pèlerinage. Chacun selon ses capacités physiques, spirituelles, morales, et ses possibilités se déplace pour les cinq prières quotidiennes, les prières surérogatoires, les Tawafs, les invocations, ou la lecture du Saint Coran dans l’antre de la plus sacrée des mosquées de l’Islam. L’importance religieuse de la Mecque fut établie bien longtemps avant l’époque islamique. Selon les exégètes de l’Islam, c’est à la Mecque qu’Allah donna à Abraham l’ordre de quitter Agar et son jeune fils Ismaël; c’est aussi à la Mecque qu’Allah fit jaillir l’eau du puits de Zamzam, qui sauva la vie d’Ismaël et de sa mère et permit ensuite à la Mecque de devenir un endroit habitable ; et c’est à la Mecque qu’Allah donna à Abraham l’ordre de construire «la maison de Dieu» qui est la sainte Kaaba.
Le Prophète Muhammad PSL naquit à La Mecque en l’an 570 de notre ère. Lorsqu’après les révélations, Muhammad PSL s’opposa au paganisme des autorités mecquoises et commença à répandre le message de l’islam, il fut contraint par les Mecquois de quitter la ville. Il s’en alla à Médine, où l’on se montra plus ouvert à son interprétation de la volonté de Dieu. En 630 de notre ère, le Prophète Muhammad PSL revint à la Mecque, prenant la ville sans résistance et la purgeant de tous les éléments d’idolâtrie. Il débarrassa la Kaaba des 360 «dieux» qui l’habitaient, la dédiant une nouvelle fois au culte pur du seul et unique Dieu, et établissant la Mecque comme lieu de pèlerinage pour tous les musulmans.
Depuis cette époque, la ville sainte de la Mecque est devenue le centre du monde musulman. La ville, qui a pris de l’importance au fil de l’expansion de l’islam, a su conserver dans l’ensemble un haut degré d’indépendance. Après l’effondrement de l’empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale, Abdel Aziz Ibn Séoud sortit du Nedjd, en Arabie centrale, et, fort de son attachement profond à la forme la plus pure de l’islam, prit le contrôle de la Mecque, acceptant le rôle de gardien des lieux saints comme principale responsabilité du royaume qu’il fonda : l’État actuel d’Arabie saoudite.
La Kaaba, grand édifice en pierre comprenant une seule pièce au sol de marbre, se trouve au centre de la sainte mosquée Masjid Al-Haram de la Mecque. La Kaaba est le plus sacré des bâtiments islamiques. Elle s’élève aujourd’hui sur quelque 18 mètres de hauteur et chacun de ses côtés mesure environ 18 mètres de long. La Kaaba est le point de convergence autour duquel est construite la sainte mosquée. Le saint Coran spécifie clairement qu’Ibrahim et son fils Ismaël, ayant construit ensemble le lieu saint dédié au culte du seul vrai Dieu, furent les véritables fondateurs de la Kaaba. Cinq fois par jour, les musulmans du monde entier se tournent vers la Kaaba pour offrir leurs prières au seul vrai Dieu. Elle constitue aussi la clef de voûte du Hadj quand, une fois par an, les pèlerins convergent vers la ville sainte de la Mecque. Cette année encore, on estime à plusieurs millions le nombre de pèlerins attendus ici à la Mecque pour effectuer le Hadj. Ils seront également à Mina, à Moudzalifat, à Arafat pour d’autres rites du Hadj.
Oumarou Moussa (ONEP), Envoyé Spécial
