L’Ambassade du Niger en Chine a pignon sur rue dans le quartier « Sanlitoun » au cœur de la capitale chinoise, Pékin. Nous avons trouvé en cette belle matinée du mercredi 11 septembre 2019, tout le personnel réuni autour de l’Ambassadeur SEM Inoussa Moustapha. C’est un accueil chaleureux que l’Ambassadeur et ses collaborateurs nous ont réservé dans leurs locaux, les ouvrant à la vingtaine de journalistes venus de Niamey. L’ambiance était joviale et cordiale. Une ambiance de famille agrémentée par de petites histoires cocasses, et des rires souvent éclatants. C’est dans cette bonne ambiance que SEM Inoussa Moustapha, totalement à l’aise, a répondu à nos nombreuses questions portant notamment sur les relations sino-nigériennes, et sur la vie de nos compatriotes vivant dans ce grand pays ami du Niger. Des causeries qui se sont poursuivis lors du copieux déjeuner que l’Ambassadeur a bien voulu nous offrir dans le restaurant des « Mille et Une nuit » situé à quelques encablures de notre Ambassade à Pékin.
Excellence, quel état pouvez-vous dresser de la coopération entre le Niger et la République Populaire de Chine ?
Le Niger a toujours eu de très bonnes relations avec la Chine. En matière d’infrastructures, je vais prendre pour exemple l’emblématique stade Général Seyni Kountché de Niamey, les seuils d’épandage de Goudel, l’hôpital de référence, le deuxième pont de Niamey, etc. Il ya aujourd’hui plusieurs infrastructures de taille qui sont le fruit de cette coopération-là. Le Niger est producteur de pétrole et cela grâce à cette coopération avec la Chine. La coopération nigéro-chinoise est aujourd’hui à un niveau qui nous permet de dire qu’elle est excellente.
Quelle est la typologie des ressortissants nigériens vivant en Chine ?
Il y a de nombreux ressortissants nigériens en Chine. Il y a une association de nigériens qui a un bureau à Guangdong, et une autre association de nigériens qui a un bureau à Hiyu. Ce sont ces deux villes qui reçoivent le plus grand nombre de nigériens. Ces deux associations vont incessamment se rencontrer pour mettre en place une association fédérale qui va régenter la vie des nigériens ici en Chine. Il faut dire que d’une manière générale, les nigériens vivent sans aucune difficulté ici en Chine. Nous n’avons pas noté de comportement qui peut laisser présager quelque chose de mauvais. Les nigériens se comportent bien en Chine. Nous avons aussi beaucoup d’étudiants dans une ville qu’on appelle juhan, et aussi dans d’autres villes nous avons des compatriotes qui étudient, soit avec des bourses chinoises, soit avec la bourse nationale, ou même de leur propre initiative ils viennent payer les études.
Quels sont les services pour lesquels ces nigériens sollicitent l’Ambassade ?
Les ressortissants nigériens nous sollicitent surtout pour la délivrance des documents, tel que le passeport, les actes de mariage. Il y en a qui se marient avec des chinoises, et ils viennent chercher les documents qui leur permettent de s’établir. Il y a aussi des compatriotes qui ont quelque fois maille à partir avec leurs partenaires chinois en raison des problèmes de communication. Il y a aussi des compatriotes qui de par leur propre comportement créent des problèmes. Ce sont en gros les sollicitations qui nous parviennent. Concernant les documents, nous avons un service consulaire et le Premier Secrétaire chargé des affaires consulaires et du protocole s’en occupe sous la supervision de la Conseillère. Il y a également des compatriotes qui viennent avec certains documents du pays et qui veulent faire la légalisation, ou qui sollicitent des documents de l’administration chinoise. Là également nous les aidons à obtenir ces documents. Nous avons une équipe complète ici à l’Ambassade ; une équipe qui fait de son mieux pour représenter notre pays en république populaire de Chine.
Excellence, quelles sont les perspectives de la coopération nigéro-chinoise ?
Les perspectives, c’est d’abord pour l’ambassade de tout mettre en œuvre pour prospecter les domaines de coopération qui peuvent être renforcés, ou trouver de nouvelles perspectives pour relancer dans d’autres domaines. Les perspectives sont de plusieurs ordres. Il y a beaucoup d’initiatives lancées par le Président de la République populaire de Chine pour amener les pays africains en général, dans le cadre des partenariats, à être acteurs, et à travailler dans le sens du renforcement de leur coopération telle que l’initiative de la ceinture de la route, la nouvelle route de la soie à laquelle nous avons adhérée. Ce sont des initiatives qui permettent à nos pays aujourd’hui de bénéficier de l’ouverture de la Chine. Vous n’êtes pas sans savoir que la Chine était un pays fermé sur lui-même ; après 1978 avec le Président Deng Xiao Ping, il y a eu une ouverture économique sur l’extérieur et la réforme économique qui a permis à la Chine de faire un grand bon en avant, et d’aider les autres pays. La chine est aujourd’hui le plus grand pays en voie de développement, et l’Afrique est constituée du plus grand nombre de pays en voie de développement. Ce sont des domaines dans lesquels ces pays sont appelés à coopérer ensemble de manière à booster leur économie dans le cadre de la mondialisation.
Plus de 40% de l’aide publique chinoise qui s’incline sous forme de partenariat est dirigée sur l’Afrique. Quelle est l’appréciation de l’Ambassadeur d’un pays africain sur ce flux de l’aide publique de la chine vers l’Afrique ?
Je pense que cela est l’illustration de la force des relations économiques et de partenariat qui existent entre la chine et les pays africains. Vous savez, tout est basé sur l’histoire en réalité. Et le peuple chinois n’oublie jamais l’histoire. Si vous remarquez bien la Chine a été aussi supportée par les pays africains, y compris pour son adhésion à l’ONU. Donc c’est un pays qui se dit qu’il doit quelque chose à l’Afrique.
Réalisée par Oumarou Moussa Envoyé spécial (onep)