L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient, du 9 au 12 novembre 2021, au Grand Bassam (en Côte d’Ivoire), un atelier régional de formation sur la communication de crise, à l’attention des communicateurs et communicants de quelques pays francophones d’Afrique de l’Ouest. La session est axée sur les rudiments de Communication des risques et engagement communautaire (CREC) adaptés aux enjeux sanitaires du 21ème siècle dans la région, au profit des responsables de communication des ministères de la santé publique, ceux des représentations pays de l’OMS et des journalistes professionnels issus des associations intervenant dans le secteur.
Dans les situations d’urgences sanitaires, la riposte ne doit pas se limiter à la prise en charge de la maladie. La population a aussitôt besoin d’être informée, rassurée. Sinon, les rumeurs fusent, prennent le dessus, sèment la panique et attisent des attitudes et comportements souvent contraires aux orientations des experts et autorités. L’on assiste ainsi à un véritable phénomène d’ « infodémie » ou rumeurs et désinformations en période d’épidémie ou de pandémie, comme c’est le cas pendant la Covid-19 et l’Ebola. En effet, l’objectif de cette formation, à laquelle sont représentés cinq pays (Mali, Burkina Faso, Guinée, Niger et la Cote d’Ivoire), est de permettre aux acteurs clés de la communication en situation d’urgence d’améliorer leurs interventions, de manière à mieux préserver leur crédibilité et la confiance vis-à-vis des communautés.
Présidant l’ouverture officielle de travaux, en présence du représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire, le directeur du cabinet du ministre ivoirien en charge de la santé publique, Dr. Koffi Aka Charles, a indiqué que la communication joue un rôle crucial dans la prévention et la gestion des épidémies, pandémies, et toute autre urgence sanitaire. « Les professionnels des médias et les communicateurs en santé constituent un vecteur privilégié de création et de diffusion des messages à même de déconstruire les rumeurs et la désinformation, au sein de nos communautés, en jouant leur fonction éducative auprès de nos populations majoritairement jeunes », a-t-il dit.
Le représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr. Jean-Marie Vianny Yaméago se réfère à la recrudescence des épidémies comme ébola, fièvre jaune, et fièvre de lassa particulièrement en Afrique et de la pandémie de la Covid-19 dans le monde entier, pour situer l’intérêt du présent atelier. Actuellement, partout dans nos pays, on parle de campagne de vaccination contre la Covid-19. « Le niveau d’engagement est diffèrent. Pourtant, nos populations écoutent les médias, les discours de nos décideurs politiques qui y passent et tous ceux qui peuvent leur parler. La réputation des gouvernants et des partenaires est menacée dans ce domaine », relève Dr. Jean-Marie Vianny Yaméago qui déplore un problème de communication. Ce rendez-vous sur la communication de crise vient donc, à point nommé, pour permettre de faire face aux rumeurs et désinformations de manière plus adéquate.
« Ce n’est pas certainement vous qui communiquerez en cas d’urgences. Mais il faut que vous définissiez votre rôle, (…) de bien argumenter et bien établir les discours », explique aux responsables de communication des ministères, Dr. Jean-Marie Vianny Yaméago.
« Pour cette formation, nous avons ciblé un concept qui va avec la communication de crise. Il y a une pluralité de modules à l’intérieur, notamment la gestion des rumeurs ; l’engagement communautaire ; la communication publique ; la coordination des partenaires et relation avec les médias », indique M. Rodrigue Barry, chargé de la communication de crise et communication des risques et engagement communautaires, au bureau de la plateforme de l’OMS Afrique de l’Ouest et du Centre. Au-delà de langage franc, clair et transparent à tenir face au grand public, l’OMS souhaite amener les responsables de la communication « à avoir un regard attentif dans la prise en compte des perceptions et préoccupations des populations, afin de mieux orienter les décideurs à créer ou renforcer la confiance du public, à travers une communication compréhensible par le grand public », ajoute M. Rodrigue Barry.
Par Ismaël Chékaré Envoyé spécial(onep)