Le coordonnateur du Projet d’Appui au Développement des activités rurales et au financement des filières agricoles dans les régions d’Agadez et Tahoua (Pôles Ruraux) et le directeur général du Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) ont procédé, hier à Niamey, à une signature de convention de partenariat. Cette cérémonie présidée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, M. Diamoitou Guessibo Boukari s’est déroulée en présence du directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), du directeur général de la SAHFI et des représentants des Partenaires Techniques et Financiers.
Le Projet Pôles Ruraux est financé par l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne et a été officiellement lancé en décembre 2017. Selon, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, ce projet vise la sécurisation et l’amélioration des conditions de production, de développement d’activité autour des marchés, de collectes et de regroupements et la valorisation économique des produits agricoles dans les régions d’Agadez et de Tahoua. Il est en parfaite harmonie avec les objectifs de l’Initiative 3N et contribue à la transformation du monde rural dans sa zone d’intervention. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative 3N, a fait savoir M. Diamoitou Guessibo Boukari, le gouvernement mobilise à travers le FISAN des ressources pour la mise en place d’un fonds de garantie agricole en vue d’encourager et de soutenir le développement du secteur agricole. Ce fonds sera géré sous forme de fiducie par la Sahélienne de Financement (SAHFI) et contribuera au développement de l’investissement dans le secteur agricole et la sécurisation des opérations de financement agricole. A travers ce fonds, a souligné M. Diamoitou Guessibo Boukari, le gouvernement dispose ainsi d’un instrument politique et économique qu’il met en œuvre en étroite collaboration avec le secteur bancaire.
Auparavant, le directeur général de l’AFD, M. Jean Christophe Maorin a indiqué que l’Agriculture et l’élevage constituent les principaux secteurs productifs d’où la population nigérienne tient l’essentiel de son revenu. Il emploie à peu près 85% de la population active. Cependant, a-t-il déploré, toutes ces filières rencontrent principalement des limites qui sont liées au manque d’accès au financement, à des crédits long terme, à la garantie, à la formation, à des infrastructures, à l’environnement administratif et légal qui ne facilitent pas les échanges entre les différents acteurs de toute cette chaine, dans un contexte où la vulnérabilité climatique accrue augmente le risque pour les producteurs et entraine des pertes des produits. «Le développement économique de territoire, pour l’instant, des régions de Tahoua et Agadez et probablement Diffa et d’autres nécessitera des filières compétitives et inclusives», a précisé M. Jean Christophe Maorin.
Pour sa part, le directeur général du Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN), M. Assadeck Mohamed a expliqué que l’abondement du fonds de garantie du FISAN a commencé par le transfert effectif le 24 juin 2021 d’une première contribution de l’Etat sur ses ressources propres d’un montant de trois cent (300) millions FCFA et se poursuit avec la mobilisation en cours de trois cent douze (312) millions FCFA provenant du projet NIG025, financé par la Coopération Luxembourgeoise et la mobilisation d’un montant de cinq cent (500) millions de FCFA avec le Projet Pôles Ruraux. «Le montant total mobilisé à cette date est important et les actions de plaidoyer sont engagées pour combler le gap qui est également important,» a-t-il annoncé.
M. Assadeck Mohamed a en outre salué cette action d’abondement au fonds de garantie du FISAN engagée par le Projet Pôles Ruraux, qui, a-t-il dit, affirme et surtout concrétise l’alignement dudit projet à la politique de financement agricole voulue par les pouvoirs publics et impulsée par le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N. Le directeur général de FISAN a lancé un appel aux partenaires au développement de suivre l’exemple du PPR afin de permettre au Niger de mettre en place une approche de financement agricole qui se veut harmonisée, durable et couvrant l’ensemble du territoire en lieu et place de la coexistence de plusieurs mécanismes parallèles, le plus souvent localisés et limités dans le temps et dans l’espace.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)