Le ministre de l’Emploi, du travail et de la protection sociale, Dr. Ibrahim Boukary et son homologue en charge du Travail et de la réhabilitation de la Libye, M. Ali Aabid Alriridha ont conjointement signé hier matin un accord bilatéral de travail. A travers cet accord, les deux pays s’engagent ainsi pour réglementer et faciliter les échanges de main d’œuvre. La signature de cet accord, faut-il le noter, fait suite à d’autres rencontres dans le domaine et marque ainsi la fin d’un processus qui a démarré en Novembre 2019 à Tunis entre la Libye et le Niger. La signature de cet accord pour une durée de trois ans renouvelable s’est déroulée en présence de la cheffe de la délégation de l’OIM au Niger, Mme Barbara.
Après les échanges des
documents signés, le ministre de l’Emploi, du travail et de la protection sociale du Niger a souligné l’importance d’un tel accord pour le pays. Cela est une grande opportunité qui va mettre fin aux nombreux problèmes qu’engendre la migration clandestine. Car à travers cet engagement, le transfert et l’échange de main d’œuvre sera règlementé et profitera à l’ensemble des parties prenantes à savoir : le pays d’origine, le pays d’accueil et le travailleur lui-même.
Selon Dr. Ibrahim Boukary, cet accord marque le désir ardent du Niger et de la Libye à tout règlementer en matière d’échange de main d’œuvre. C’est donc une
satisfaction totale, voir un soulagement pour le Niger qui vient de signer un cadre formel qui encadre tout déplacement du Niger vers la Libye. Autrement cela va mettre fin au calvaire des
migrants qui pour la plupart meurent dans le désert en voulant migrer vers la Libye.
En effet, à travers cet accord non seulement la migration est encadrée, mais il est également prévu des avantages aux travailleurs migrants aussi bien dans le pays d’accueil que dans le pays d’origine. «Maintenant, il ne reste que deux aspects à réaliser qui sont : établir un plan d’action et constituer un comité de suivi afin de mettre en œuvre définitivement cet accord signé», a conclu le ministre de l’Emploi, du travail et de l’action sociale.
Pour sa part, le ministre libyen de l’Emploi et de la réhabilitation a affirmé que son pays a consenti à la signature de cet accord afin d’organiser la main d’œuvre des migrants et combattre la migration clandestine ainsi que ces conséquences. En effet, a expliqué M. Ali Al-Aabid Alriridha, les deux pays ont convenu de cet
accord afin d’organiser le travail des migrants pour contrecarrer le trafic humain et l’acheminement clandestin des travailleurs. Il a d’ailleurs fait savoir que la Libye a classé les travailleurs migrants en trois catégories. La première catégorie est composée des travailleurs qui migrent vers la Libye pour ensuite continuer vers l’Union Européenne, la seconde pour ceux qui restent travailler en Libye et la troisième pour ceux qui infiltrent les organisations
criminelles et deviennent des
terroristes. Et selon le ministre
libyen de l’Emploi et de la réhabilitation, le gouvernement libyen rejette cette troisième catégorie et cherche à trouver une solution pour les rapatrier dans leur pays d’origine.
«C’est surtout les migrants de la deuxième catégorie qui sont concernés par cet accord signé entre nos deux pays pour leur permettre de gagner un travail et de le faire de manière formelle en Libye», a précisé M. Ali Al-Aabid Alriridha.
La cheffe de la délégation de l’OIM au Niger a salué cette
entreprise des deux pays qui va permettre aux migrants de travailler dans des conditions formelles.
Rahila Tagou(onep)