C’est sous un soleil ardent d’un après-midi du vendredi 1er septembre 2023 que des milliers de femmes, de jeunes, d’enfants et de personnes âgées, se sont tous mobilisés au rond-point de l’Escadrille où sont logés les 1 500 soldats français de la force Barkhane et Sabre expulsés du Mali et du Burkina Faso. Cette mobilisation populaire organisée par le Cadre Unique d’Action des Forces Vives pour le Changement (CUAFVC) a pour objectif d’exiger le départ définitif et sans condition des troupes françaises du territoire nigérien.
La mobilisation a vu la participation des membres de l’Association Islamique du Niger avec à leur tête le Président de l’institution, Cheikh Djibril Soumaila Karanta et des membres d’autres structures de la société civile nigérienne, venus, eux aussi, apporter leur soutien à ce noble combat pour la reconquête de la souveraineté nationale.
« Vous allez quitter ! Le Niger n’est pas une région de la France», c’est le slogan brandi sur des centaines de pancartes par les manifestants regroupés à la devanture de l’Escadrille. Ce message traduit ainsi le désir ardent des populations nigériennes, qui en ont marre d’une présence militaire qui n’apporte aucune solution aux problèmes sécuritaires auxquels le pays est confronté. Après plus de dix ans de présence au Sahel, l’une des armées (celle de la France) classées parmi les dix premières au monde peine à mettre fin à la poussée des hordes terroristes.
En effet, la foule regroupée à l’Escadrille a exécuté une prière collective, certains sur leurs tapis et d’autres à même le sol. La finalité est d’implorer le Tout-Puissant en ce jour saint de l’Islam, pour protéger le Niger et son peuple des méfaits et des complots qui le visent. Ainsi, après cette prière, des oulémas se sont succédé sur le podium pour faire des prêches et éclairer la lanterne des manifestants sur le noble combat qui se fait depuis le 26 juillet par les Nigériennes et les Nigériens.
Au cours de ce sit-in, M. Boulamine Moustapha a, au nom du Cadre Unique d’Action des Forces Vives du Changement (CUAFVC), lu une déclaration galvanisante, appelant les autorités françaises à la raison pendant qu’il en est encore temps. Le CUAFVC a, dans cette déclaration, clairement affirmé la mission que s’est donnée la jeunesse sahélienne et particulièrement nigérienne, qui aspire à une indépendance effective, à la pleine souveraineté de notre peuple, notre autonomie stratégique qui constitue aujourd’hui les principales attentes. « Cela ne peut être possible que par le départ effectif et total de l’armée néocoloniale française de notre pays », a-t-il déclaré.
« Le colon français n’est en réalité jamais parti, il nous a endormis. Il y a plus de 60 ans, il nous avait dit, vouloir l’indépendance, alors, prenez-la maintenant. Votre priorité, c’est de sortir votre peuple du sous-développement, de la pauvreté et de l’ignorance. Et pour ça vous pouvez compter sur nous sur notre coopération. Aujourd’hui, le résultat est là et il est sans appel. Après plus de 60 ans d’indépendance de façade, nous sommes encore à notre case de départ, on a presque tout essayé sans jamais parvenir à sortir notre peuple de l’extrême pauvreté », a-t-il dénoncé énergiquement.
En outre, M. Boulamine Moustapha a souligné que le processus de libération définitive de notre pays de la domination française vient d’être enclenché avec l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir. « Et l’histoire nous enseigne qu’à chaque fois qu’un peuple et ses dirigeants font bloc autour de la défense des intérêts stratégiques, ils sortent victorieux face aux ennemis », a-t-il ajouté. C’est pourquoi, pour ces idéaux, pour ce nouveau vent de souveraineté tant ancré dans l’esprit des Nigériens, le CUAFVC a invité toutes les forces vives de la nation à faire bloc derrière nos militaires regroupés au sein du CNSP dans une synergie d’action de tous les mouvements citoyens, car l’heure n’est plus à la division, mais au rassemblement citoyen.
Hamissou Yahaya(onep)