6,3% : tel est le taux de croissance de l’économie nigérienne en 2019. Comment le pays a-t-il pu atteindre un taux aussi important ? La réponse, qui émane de l’analyse de la situation économique du Niger de 2011 à 2019, est toute simple : beaucoup d’initiatives ont été prises, plusieurs réformes ont été faites dans le cadre du Programme de la Renaissance initié par le Président de la République, Issoufou Mahamadou. L’accent a été « essentiellement mis sur la poursuite des investissements dans les infrastructures, les industries extractives et les services, ainsi que sur les réformes structurelles, notamment en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires et le développement de l’agriculture. En somme, selon la même source, de 2011 à 2019 « sur les 9 années de mise en œuvre du Programme de Renaissance, l’économie nigérienne a enregistré un taux de croissance moyen de l’ordre de 6% ».
De cette analyse, il ressort également que « le secteur primaire demeure le principal contributeur à l’économie mais la contribution du secteur secondaire connait une amélioration ». Ainsi, le secteur primaire a contribué à la croissance économique à hauteur de 2,3 points de pourcentage en moyenne sur la période 2011-2019. Sa performance repose essentiellement sur l’Agriculture (6,4% en moyenne sur la période) qui a bénéficié notamment des effets positifs de la mise en œuvre de l’initiative 3N, des investissements dans le cadre du MCC (Millenium Challenge Corporation), précise le document qui ajoute « qu’en termes de poids, les secteurs primaire et tertiaire sont restés relativement stables en affichant respectivement une moyenne de 38,1% et 37% sur la période 2011-2019 ». Quant au secteur secondaire, il a enregistré selon la même source, une progression moyenne de 8% et sa contribution à la croissance a fluctué en moyenne de 1,36 point de pourcentage sur la période.
Une autre situation qui a avantagé l’économie nigérienne sur la période 2011-2019 : « l’accumulation du capital a significativement augmenté du fait du développement des infrastructures publiques et des investissements privés ». Ainsi, en valeur nominale, l’indicateur de Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) est passé de 1131,5 milliards de FCFA en 2010 à 2150,2 milliards en 2019. « En pourcentage de la richesse créée, il s’est établi en moyenne à 36,22% du PIB sur la période 2011-2019 », révèle le document qui explique que « pour améliorer la formation brute du capital fixe, en moyenne annuelle, environ 1500 milliards de FCFA (dont 1000 milliards portés par le secteur privé soutenu par les IDE) ont été investis pour soutenir le développement des infrastructures ».
L’inflation maitrisée
Il n’y a rien sans rien a-t-on coutume de dire, « la création de la richesse durant les années de mise en œuvre du Programme de Renaissance s’est déroulée dans un contexte d’inflation maîtrisée », affirme la même source. Le taux d’inflation a en effet affiché une moyenne de 2% sur la période 2011-2019. Quant au niveau annuel de l’inflation, il est demeuré en dessous de la norme communautaire de 3%. Au nombre des mesures prises par le Gouvernement dans ce cadre, le document souligne « notamment la vente des céréales à prix modéré, la stabilité des prix des hydrocarbures depuis 2012 et la distribution gratuite de vivres aux populations vulnérables exposées à la forte insécurité alimentaire » qui « ont permis de contenir les prix à un niveau modéré ».
Dans le cadre budgétaire, grâce aux efforts entrepris, les recettes fiscales ont, en moyenne annuelle, progressé de 11,27% sur la période 2011-2019. En valeur nominale, les recettes fiscales sont passées de 361,8 milliards en 2010 à 806 milliards de FCFA en 2019, soit une augmentation de 444,2 milliards. La mise en œuvre des réformes structurelles dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, a contribué à donner à la mobilisation des recettes fiscales un nouveau dynamisme, notamment à partir de 2018 indique le document qui précise « qu’après 4 ans de mise en œuvre, le cumul des recettes fiscales mobilisées correspond à 77,8% du total des prévisions des 5 ans du Programme de Renaissance II (5.002,74 milliards) ».
Les efforts réalisés en matière de mobilisation des recettes fiscales ont également permis d’améliorer le taux de pression fiscale qui est passé de 12,8% en 2010 à 15,6% en 2019. Toutefois indique le document ce taux de pression fiscale reste en dessous de la norme communautaire de 20%.
S’agissant des allocations budgétaires, dans le cadre du Programme de renaissance II, le document explique qu’elles varient selon les secteurs et sont en cohérence avec les priorités fixées par le Programme. C’est ainsi que, « le secteur de la sécurité a bénéficié d’allocations budgétaires moyennes de 17% ce qui est supérieur à la cible de 10% ». Ceux de l’éducation, du développement rural et de la santé, ont bénéficié respectivement de 20%, 13% et 9%.
Le document indique par ailleurs que la mobilisation a été significative en ce qui concerne les ressources extérieures. Le montant annuel mobilisé est passé de 157, 8 milliards en 2010 à 679,8 milliards de FCFA à 2019. Au cours de la sous-période 2016-2019, les ressources mobilisées s’élèvent à 2.164,3 milliards FCFA, ce qui correspond à 76% des prévisions des 5 années du Programme de Renaissance II précise la même source qui impute la performance en matière de mobilisation des ressources extérieures au renforcement du suivi des projets du portefeuille à travers le renforcement des relations de proximité avec les PTF à gestion directe, les revues annuelles des portefeuilles des principaux bailleurs de fonds et le paiement régulier du service de la dette par le Trésor public pour prévenir les suspensions de décaissement.
Pour ce qui est du taux de consommation annuel des crédits d’investissement, il est passé de 60,21% en 2010 à 82% en 2019. En moyenne annuelle, ce taux a évolué de 61,97% sur la période 2011-2015 et de 74,49% sur la période 2016-2019. A ce niveau, la performance s’explique par la révision du code des marchés publics, l’accélération des procédures de mise en vigueur des projets ainsi que la mise en place du système de suivi de proximité sur le décaissement des projets et programmes.
D’importantes réformes pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales
Les dépenses publiques ont aussi connu une tendance haussière et affichent une moyenne de 26% au cours de la période 2011-2019. Ainsi, ces dépenses sont passées de 612,4 milliards de FCFA en 2010 à 1.620 milliards en 2019. En somme selon l’analyse de la situation économique du Niger, la mise en œuvre du Programme de Renaissance a été également marquée par une situation budgétaire globalement satisfaisante. Ainsi, grâce à la maitrise du déficit budgétaire, la dette publique a progressé selon un rythme modéré. « En pourcentage du PIB, la dette publique est passée de 21% en 2010 à 53% en 2019, un niveau inférieur de la norme communautaire de l’UEMOA. S’agissant de la dette extérieure et intérieure, elles représentent respectivement 35% et 18% en 2019, précise le document qui indique que « dans le cadre de la gestion des finances publiques, d’importantes réformes ont été entreprises pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales ». Les réformes en matière de finances publiques ont également porté sur l’amélioration de la dépense publique.
Tout cela a contribué à l’amélioration du niveau de vie de la population et celle de la pauvreté qui est passé de 48,2% en 2011, à 40,3% en 2019.
Par rapport au développement du secteur privé, l’accent a été surtout mis sur l’amélioration du climat des affaires, le développement industriel, le développement du secteur touristique et artisanal ainsi qu’à l’entreprenariat des jeunes. Ainsi, dans le cadre de l’amélioration des affaires, les réformes entreprises sur la période 2011-2019, ont permis au Niger de gagner 42 rangs dans le classement mondial Doing Business, indique le document. L’assainissement du climat des affaires a également contribué à l’augmentation du nombre d’entreprises au Niger. C’est ainsi que 5.255 entreprises ont été créées en 2019 et le stock total des entreprises créées se situe à 32.639 sur la période 2011-2019. Dans ce secteur, « un intérêt particulier a été accordé à l’amélioration du dispositif institutionnel et à la promotion de l’entreprenariat des jeunes à travers le renforcement des capacités », selon le document. Il précise que les jeunes ont bénéficié d’appuis spécifiques pour accompagner leurs initiatives entrepreneuriales. « Un autre vecteur de promotion du secteur privé est la facilitation de l’accès au financement à travers la promotion de la bancarisation ».
Dans le domaine industriel, la mise en œuvre du mécanisme du Guichet Unique du Code des Investissements a contribué à la promotion de l’investissement industriel. Concrètement selon le document, les réalisations du secteur ont également porté sur la promotion de la propriété industrielle, la mise à niveau des entreprises, la normalisation ainsi que la promotion de la qualité et de la métrologie.
Quant au secteur du tourisme, il a vu les capacités des acteurs touristiques renforcées et les réceptifs hôteliers améliorés. Dans le secteur de l’artisanat également des efforts ont été consentis pour le renforcement des capacités et des infrastructures. C’est ainsi que le nombre de micros et petites entreprises artisanales est passé de 432.000 en 2011 à 600.000 unités en 2015.
En somme de 2011 à 2019, relativement à la mise en œuvre du Programme spécial initié par le Président de la République, les principaux indicateurs de l’économie nigérienne ont enregistré une évolution positive.
Par Fatouma Idé(onep)