L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a organisé, hier matin à Niamey, avec la participation des autres partenaires, un atelier sur la présentation du plan de réponse à la situation humanitaire d’Assamaka. C’est le ministre de l’intérieur et de la décentralisation M. Hamadou Adamou Souley qui a présidé l’ouverture des travaux.
A cette occasion, le ministre a rappelé que la situation à Assamaka est intenable en raison du flux important de migrants refoulés d’Algérie et de la faiblesse des capacités de leur accueil dans cette localité. Le constat qui se dégage est que cette situation déborde largement les capacités du centre d’accueil de l’Organisation Internationale pour les Migrations. «C’est ainsi qu’un nombre important de migrants vivent en dehors du centre de l’OIM avec tous les défis liés à l’accès à l’alimentation, à l’eau potable, aux abris, à la protection. Ce qui pose un problème à la fois humanitaire et sécuritaire», a déclaré le ministre en charge de l’Intérieur.
C’est donc l’ampleur de la situation humanitaire des migrants d’Assamaka qui a commandé l’élaboration d’un Plan de Réponse qui permettra de dérouler des actions en vue d’y faire face. «Ce Plan a besoin d’être financé à la hauteur de la gravité de la situation telle qu’elle est vécue sur le terrain» a indiqué M. Hamadou Adamou Souley.
Toutefois, le ministre en charge de l’Intérieur s’est réjoui de l’engagement de la Commission de la CEDEAO, dont la plupart des migrants proviennent de ses pays membres, à rechercher des solutions idoines afin de faciliter les procédures de retour de ces migrants dans leurs pays d’origine. «Il est impératif pour ces pays d’accélérer le rythme des opérations de rapatriement de leurs ressortissants afin de soulager le Niger qui connait déjà une situation humanitaire préoccupante avec près de 300.000 réfugiés des pays voisins et plusieurs milliers de déplacés forcés internes, en raison dans les deux cas, de la crise sécuritaire qui prévaut dans notre sous-région», a-t-il exhorté.
M. Hamadou Adamou Souley a assuré que les plus hautes autorités nigériennes poursuivent les concertations avec les autorités algériennes pour trouver un modus operandi qui permettra de mieux organiser les opérations de rapatriement de ces migrants dans le respect de leurs droits et de leur dignité. C’est ainsi qu’il a salué l’engagement de l’Union Européenne, de l’OIM, de l’UNHCR et des autres partenaires dans le cadre de la gestion des dynamiques migratoires au Niger.
Dans sa présentation, la représentante de l’OIM Mme Sophie Nonnenmacher a rappelé qu’en Avril 2023 les autorités nigériennes ont élaboré un plan de réponse humanitaire pour répondre aux besoins immédiats. «Le plan a servi de cadre pour répondre aux besoins immédiats de 10.000 migrants refoulés et bloqués à Assamaka, 3.000 nigériens sur le site d’accueil», a-t-elle indiqué. Entre le 1er janvier 2023 à aujourd’hui, 9.192 migrants internationaux parmi lesquels 161 femmes 152 garçons et 51 filles ont été expulsés et sont arrivés à Assamaka. Environs 1.263 migrants sont dans les centres de l’OIM et il y’a environs 9000 personnes en dehors de ce centre et qui sont dans des situations assez effroyable», a-t-elle ajouté.
Selon Mme Sophie Nonnenmacher, la visite de haut niveau des ministres a permis un effort conjoint de tous les acteurs humanitaires au Niger, des ONG pour répondre aux besoins hors des centres de l’OIM. «On a élaboré un plan, disposant de 3 axes qui consistent à créer les conditions favorables au retour des migrants, voir le type d’intervention pouvait être mis en place pour les services sociaux de base et aussi l’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins de santé et a permis d’avoir une action précise, détaillée, coordonnée sur la situation d’Assamaka», a-t-elle conclu.
Haoua Atta Maikassa (ONEP)