Un collectif d’organisations de la société civile a organisé, le vendredi 08 décembre 2023 à Niamey, une rencontre avec la population et la presse au cours de laquelle il a rendu publique une déclaration. L’objet de cette déclaration est un appel des acteurs de la société civile nigérienne ainsi que les forces vives de la nation à l’endroit de la CEDEAO et de l’UEMOA pour la levée immédiate des sanctions infligées au Niger depuis bientôt 5 mois.
Ce collectif regroupe différentes couches socioprofessionnelles dont des religieux, des étudiants, des commerçants, des artisans, des paysans, des femmes et des jeunes sans aucune considération politique. En effet, plus de 200 représentants des organisations de la société civile nigérienne, le Cheick Ben Salah, l’archevêque de Niamey Monseigneur G. Lampo, ainsi que des milliers de citoyens ont, malgré leurs agendas surchargés, répondu présents à cette rencontre.
Après la traditionnelle Fatiha, l’exécution de l’hymne national ‘’L’Honneur de la Patrie’’, cette rencontre a débuté par la projection d’un documentaire émouvant qui retrace les conséquences des sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA à notre pays sur le plan économique, social, sanitaire, humanitaire et financier.
Ainsi, dans la déclaration dénommée ‘‘Appel de Niamey’’ lue par la présidente de l’Association Femme Paix et Développement (AFPAD), Mme Djermakoye Hadiza Jackou, les organisateurs et les associations signataires ont appelé à la levée immédiate des sanctions illégales et injustes prises par la CEDEAO et l’UEMOA contre le Niger. « Toutes ces sanctions que la population nigérienne, première concernée, considère comme injustes et inédites, en violation des textes en vigueur dans ces deux institutions communautaires, ont des répercussions désastreuses sur les populations, notamment les plus vulnérables. Ces sanctions impactent également l’éducation, la santé, l’économie nationale, la sécurité humaine, la stabilité, le développement inclusif des communautés », souligne la déclaration.
Ces sanctions enfreignent aussi les lois, mettant ainsi en péril le cadre légal établi pour protéger les activités économiques et commerciales. « Le non-respect des textes et accord qui n’ont prévu en aucun cas de sanctions scélérates de fermeture de frontières, d’embargo économique et financier contre un Etat membre de la CEDEAO et de l’UEMOA en cas de changement de pouvoir par un coup d’état militaire, viennent enfoncer la situation déjà difficile du peuple nigérien dans une précarité sans précédent », souligne la déclaration.
Par ailleurs les acteurs de la société civile nigérienne lancent un appel pressant pour « établir une communication constructive et saine entre les autorités nigériennes et la communauté régionale, de privilégier les moyens pacifiques de gestion de crise, de nommer des médiateurs nationaux et internationaux, de reprendre les transactions commerciales et financières, de reprendre la coopération bilatérale et multilatérale avec le Niger, bref, de lever immédiatement les sanctions pour permettre la réconciliation, la croissance économique et la stabilité régionale », a conclu Mme Djermakoye Hadiza Jackou.
Ousmane Nazir (Stagiaire)