Natif de la région de Maradi, Mahamane Nassirou Ayouba Djanjouna est un ancien cadre du Ministère des Finances. Il est le père fondateur du 1er club de roller du Niger. Âgé de 30 ans, maître Nasser comme le surnomment ses élèves, a appris le roller à Niamey avant d’aller se perfectionner au Togo, au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana et au Nigeria. Il est aujourd’hui encadreur national de roller et coordinateur de tous les participants de roller du pays.
Ayant senti la nécessité de pratiqué une activité sportive, à un moment donné, maître Nasser a essayé d’abord avec le footing, puis le football sans trouver satisfaction. C’est alors qu’un jeune homme l’a approché un jour et lui a proposé de pratiquer le roller avec beaucoup d’insistance. C’est ainsi qu’il a essayé le roller et a très vite appris. Ce qui fut surprenant, c’est que maître Nasser apprenait le roller et entrainait en même temps les autres élèves. «J’ai fait mes premiers pas dans ce sport avec un ami nommé Ali coucou, ensuite j’ai rencontré des gens formidables qui m’ont vraiment aidé à me perfectionner. J’ai appris des techniques et des stratégies géniales. Aujourd’hui nous avons les meilleures techniques. Ces mêmes gens m’ont aidé pour l’ouverture de mon club» a-t-il précisé.
Pour rappel le patinage à roulettes ou roller est une abréviation de l’anglais ‘roller skating’’ qui signifie «patinage à roulettes». C’est un mode de déplacement qui consiste à se déplacer sur des chaussures montées sur roues. Il peut s’utiliser comme moyen de transport, comme loisir, ou encore comme sport. On se déplace en moyenne à 12 km/h.
D’après Mahamane Nassirou Ayouba Djandjouna ce sport peut changer beaucoup de choses. D’abord, dans le milieu sportif c’est une révolution. «Sa vulgarisation n’a pas pris beaucoup de temps. La jeunesse nigérienne la découvert et adopté. Il est pratiqué même à l’intérieur du pays», confie Maitre Nasser qui a l’ambition d’utiliser ce sport comme moyen de rassemblement des jeunes et comme moyen de création des liens familiaux. À travers ce sport Maitre Nasser désire par la suite créer un climat d’entre-aide, d’ouverture d’esprit, de solidarité et de cohésion entre les jeunes.
«Actuellement mon problème c’est l’espace qui est restreint. Je remercie les autorités qui m’ont autorisé à pratiquer ce sport au stade. C’est vrai que cet endroit n’est pas tellement adéquat mais, ce n’est pas ça le but recherché. Le but n’est pas toujours de prendre exemple sur d’autres pays. Le but c’est de faire au-delà des autres et c’est mon intention», a-t-il ajouté.
Maitre Nasser lance un appel aux autorités pour qu’elles aient un regard particulier sur les initiatives des jeunes sportifs. Il dit être convaincu que si ces autorités découvrent certaines initiatives des jeunes, elles n’hésiteront pas à les accompagner.
«J’ai gagné, je gagne et j’espère aussi gagner plus. Le roller m’a non seulement aidé dans ma vie, en plus il a maintenu ma vie en équilibre. C’est vraiment plus qu’une activité sportive pour moi. Je n’ai pas besoin d’être très riche dans le roller pour être heureux. Je parviens à subvenir à mes besoins et j’apporte mon aide du mieux que je peux à tous les adhérents de mon club car, en leur offrant une bonne formation», dit-il.
Le club de Maitre Nasser existe depuis 2015 et compte près de 300 élèves. Heureusement pour lui, ils ne viennent pas tous ensemble. Maitre Nasser et ses adeptes s’entrainent à la devanture de la porte principale du Stade Général-Seyni-Kountché de Niamey. Les frais d’inscription sont de 10.000 F par personne et chaque fin du mois, l’adhérant paie 5.000 F. Le kit complet de matériel pour la pratique du roller (patins à roulette, génouère, coudières, casque) est à 35.000 F. Maitre Nasser est le représentant direct d’une marque qui fabrique des rollers en Chine et en Inde, ce qui lui facilite l’accès aux équipements.
Assad Hamadou (Stagiaire)