Saâdou Bonkano plus connu aujourd’hui à Konni et au-delà sous le sobriquet de ‘’Coach qualité’’ est un jeune animé d’une grande passion pour le sport en général et le football en particulier. Depuis la petite enfance, ‘’Coach qualité’’ et ses amis du quartier, ont donné naissance au club « Arsenal de Konni ». Joueur avant, aujourd’hui président et coach dudit club, M. Saâdou Qualité revient sur l’historique de son club. Il évoque également certaines difficultés que la pratique du sport rencontre de manière générale et le football notamment à Konni. Coach qualité parle aussi de ses attentes pour sa ville Konni en football.
Saâdou Bankano explique d’abord les raisons du sobriquet « Qualité » qu’il porte depuis fort longtemps. Le sobriquet qualité, dit-t-il, lui a été attribué par ses amies d’enfance. En sport et plus précisément en football, quand vous portez ce surnom, on s’attend que l’explication soit en lien avec vos qualités dans les jeux (buts, dribles, passes, etc.). Mais pour le cas de notre jeune Saâdou il s’agit plutôt d’autre chose. « En fait, tout est parti d’un constat sur mon habillement lorsque je viens au terrain pour les entrainements ou les matches. Je le reconnais, même à cet âge, je porte toujours des jolis maillots et je suis toujours propre à la différence de beaucoup de mes camarades. Un jour lors d’une réunion d’après entrainement, notre coach, à la fin de la réunion, a invité les autres joueurs à prendre mon exemple sur le plan de l’habillement en tenue de sport. Portez un peu de la qualité comme Saâdou. C’est à partir de là que ça a commencé. Du jour au lendemain quand on parle de moi on précise Saâdou qualité », témoigne-t-il avec beaucoup de sourire.
Membre fondateur et en même temps joueur du «club Arsenal de Konni», M. Saâdou Bankano est aujourd’hui le président et Coach dudit club. Pourquoi le nom d’un club anglais est attribué à un club nigérien de Konni ? Coach qualité explique : « L’idée et la décision de créer ce club étaient venues d’un grand frère du quartier du nom de Moustapha qui est toujours présent à nos entrainements. C’était en 2002. Un jour après l’entrainement il nous rassemble et nous propose la création d’un club. Ensemble le groupe a accepté. Maintenant il s’est agi de donner un nom au club. C’était au temps du ballon « en pot » et le ballon m’appartient. (Sourire), Vous savez dans le passé, celui qui a le ballon est considéré comme un roi. Généralement ce sont ses règles qui font loi dans le groupe. Le premier nom proposé était « Toundra » auquel je me suis opposé. Le grand frère me demande alors de proposer le nom que je veux. Depuis mon enfance je supporte Arsenal et c’est pour cette raison que j’ai proposé ce nom que tout le monde a approuvé. Voilà la petite histoire », dit Saâdou Bankano.
Aujourd’hui le club a grandi et fait parler de lui-même à Konni. De sa création à ce jour, Arsenal de Konni a gagné six titres du Tournoi des Grandes Vacances de la ville. En tant que joueur Saâdou a gagné deux titres et en tant que Coach quatre titres. Le Club de Saâdou Bankano alias Coach qualité est aujourd’hui l’un des meilleurs club de Konni et l’un de plus représentatifs dans la sélection départementale de deuxième division.
Comment parler sport au Niger sans relever les difficultés ? Comment parler de gestion d’un groupe sans avoir des difficultés ? Comment parler des succès sans évoquer les handicaps ? Les difficultés, les insuffisances, en un mot les problèmes existent. Malgré la volonté de ce jeune et de plusieurs autres jeunes comme lui, de voir rayonner le nom de la ville de Konni en football au-delà de ses frontières et des frontière de la région de Tahoua, certains facteurs enfreignent cet élan passionnel, patriotique et citoyen. « La plus grande difficulté à laquelle le football fait face à Konni, c’est le manque de clôture de notre terrain, mais aussi, le manque du financement. Le football soufre aussi de l’insuffisance d’appui de la part des personnalités (cadres, fonctionnaires) du Département. Il y’a une insuffisance du sponsoring des sociétés. Nous avons constaté que les gens aiment le football de loin », a-t-il souligné, tout en précisant que son vœux le plus cher aujourd’hui, c’est de voir des joueurs de Konni dans les grands clubs du Niger, pourquoi pas dans l’équipe nationale du Niger le Mena. « En un mot je veux entendre la ville de Konni faire parler d’elle dans le domaine du sport en général et du football en particulier », a-t-il dit.
Ali Maman, Envoyé spécial (onep)