
Une vue des officiels à la cérémonie de clôture des Assises Nationales
Les Assises Nationales pour la Refondation du Niger ont pris fin, hier, jeudi 20 février 2025, après cinq jours d’échanges en commissions et en plénière. L’un des points attendus de la synthèse de ces Assises, celui devant fixer la durée de la transition est enfin connu. En effet, les assises ont proposé une durée de transition de cinq (5) ans, pouvant évoluer en fonction de la situation sécuritaire, à partir du jour de la signature de la charte de la Refondation. En outre, les Assises ont pris une résolution qui élève le Président du CNSP au grade de Général d’Armée et recommandent de lui consacrer le titre de Président de la République du Niger. Par ce choix, le Peuple Nigérien place son espoir, sa conviction et toutes ses attentes d’un lendemain meilleur entre les mains du Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. La synthèse des Assises a été présentée par Mme Barry Bibata Niandou, membre du groupe des Rapporteurs de la Commission Nationale chargée de conduire les travaux
Il ressort ainsi de cette synthèse qu’au niveau de la sous-commission N°1 les discussions en plénière sur la thématique « Paix, sécurité, réconciliation nationale et cohésion sociale » ont permis de procéder à une analyse rigoureuse de l’environnement sécuritaire de notre pays, notamment l’identification des sources profondes de l’insécurité et les conditions de retour des déplacés internes. Cela a été également le lieu de définir des mécanismes de prévention et de gestion de conflits, de consolidation de la paix et de la cohésion sociale ; de création des conditions pour le retour des populations dans leurs villages d’origine. Ainsi les travaux de la sous-commission ‘‘paix, sécurité, réconciliation nationale et cohésion sociale’’ ont abouti à la formulation de plusieurs recommandations dont le recrutement et la formation professionnelle des jeunes notamment dans le domaine agricole ; l’harmonisation des horaires de prières par région ; l’observation de la fête de Tabaski le lendemain du jour d’Arafat ; le renforcement de la confiance entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité ; l’élaboration d’une loi de programmation pour une montée en puissance des Forces de Défense et de Sécurité ; la poursuite de tous les auteurs de crimes connus et imputables aux régimes précédents pour asseoir une meilleure cohésion sociale.

Au niveau de la thématique N° 2 ‘’Refondation politique et institutionnelle’’, les délégués ont formulé plusieurs recommandations dont le maintien de la forme républicaine de l’État, son caractère unitaire, démocratique et social ; la dissolution des partis politiques existants et l’l’élaboration d’une nouvelle charte des partis politiques prévoyant un multipartisme contrôlé et l’interdiction aux fonctionnaires de participer aux activités des partis politiques ; l’élaboration d’une nouvelle constitution adaptée aux valeurs socioculturelles reconnaissant l’islam comme religion majoritaire tout en considérant la liberté de croyance aux autres religions.
Quant à la thématique N° 3, « Économie et développement durable » les recommandations formulées sont, entre autres, la réforme du système monétaire actuel pour favoriser la croissance économique dans l’espace AES ; la promotion de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle à travers le développement des chaînes de valeur agrosylvopastorales et halieutiques et la gestion rationnelle et durable des terres et des eaux ; la création d’une centrale nucléaire civile dans l’espace AES ; la réhabilitation des sociétés d’économie mixte telles que la SOTRAMIL, la SONARA, la SONITAN.
Ensuite les réflexions de la thématique N° 4, ‘’Géopolitique et environnement international’’ ont porté sur les stratégies de l’opérationnalisation de l’AES ; la définition des grandes orientations qui régissent la diplomatie nigérienne. La proposition des grands axes sur lesquels seront basées les prochaines politiques publiques en matière de géopolitique et d’environnement international. Les recommandations adoptées à l’issue des travaux sur cette thématique sont, entre autres, l’élargissement de la carte diplomatique du Niger en tenant compte des nouveaux paradigmes internationaux ; l’élaboration d’un document de politique extérieure tenant compte de l’appartenance du Niger à la Confédération des États du Sahel ; la tenue des états généraux de la diplomatie nigérienne.

Enfin, à l’issue de l’analyse de la thématique « Justice et droit de l’homme », il ressort notamment les propositions et les recommandations suivantes : le renforcement de l’indépendance de la justice notamment par la réforme du Conseil supérieur de la magistrature ; une lutte implacable contre l’impunité et la corruption notamment par la suppression des immunités parlementaires et des privilèges de juridiction ; rendre justice aux nigériens dans les affaires de l’assassinat du président Baré Mainassara, Uranium Gate, MDN Gate , le 9 février 1990 ; accorder une grâce aux militaires, etc.
S’agissant de la Charte de la transition, il ressort, de la synthèse des travaux de différentes commissions et de la conclusion des discussions en plénière, l’adoption à l’unanimité que les organes de la refondation se composent du Chef de l’État ; du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ; du Conseil Consultatif de la Refondation ; du gouvernement ; de la Cour d’Etat ; de l’Observatoire National de la Communication et de l’Observatoire National des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales.
Hamissou Yahaya (ONEP)