
S.E.M . Jiang Feng, ambassadeur de la République Populaire de Chine au Niger
À l’occasion du 80ᵉ anniversaire des Nations Unies, le monde aspire plus que jamais à un véritable multilatéralisme. Pourtant, certain pays brandit à nouveau le bâton tarifaire en lançant une nouvelle vague de guerres commerciales contre tous ses partenaires économiques au mépris des règles internationales, suscitant une inquiétude généralisée et une vive opposition au sein de la communauté internationale. Le 2 avril, les États-Unis ont imposé des « droits de douane réciproques », qui bafoue les règles multilatérales, exacerbe les tensions géoéconomiques et menace l’ordre économique mondial.
Un coup dévastateur porté au système commercial multilatéral
Les « droits de douane de réciprocité » imposés par Washington violent les engagements de non-discrimination entre membres de l’OMC, sapant les mécanismes de négociation et de taxation établis par le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). En instrumentalisant les droits de douane comme une arme économique pour servir des propres intérêts, ces actions incarnent un unilatéralisme typique, un protectionnisme agressif et un harcèlement économique systémique.
Sous le prétexte fallacieux de rechercher une prétendue « réciprocité » et « équité », les États-Unis imposent en réalité une logique de jeu à somme nulle. Cette stratégie dissimule une quête effrénée de « America First » et vise à déstabiliser l’ordre économique international par une réécriture unilatérale des règles via la menace tarifaire et sacraliser les intérêts américains au mépris du bien commun mondial. Une telle dérive, contraire à l’esprit de solidarité inscrit dans la Charte des Nations Unies, provoque inévitablement une condamnation unanime de la communauté internationale.
Le protectionnisme des États-Unis nuit autant aux autres qu’à eux-mêmes
Les pays du monde seront durement touchés par cette «guerre tarifaire». La croissance économique mondiale sera freinée. Comme le FMI alerte, cette nouvelle vague tarifaire entraînera une baisse des investissements, des perturbations des chaînes d’approvisionnement, et des répercussions déstabilisatrices pour l’économie mondiale, accentuant les risques de ralentissement global.
L’Afrique sera le continent le plus touché. Au moment où les pays africains s’efforcent de redresser leur économie et promouvoir le développement national, l’imposition par les États-Unis de droits de douane de réciprocité perturbant le rythme de la relance mondiale, inflige des chocs injustifiés à l’économie africaine. Les « tarifs douaniers réciproques » rendent caduques les préférences commerciales américaines envers l’Afrique, tandis que le renouvellement de la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (AGOA) devient incertain, exacerbant la vulnérabilité économique du continent. Des économistes africains prédisent que les pays dépendant des exportations vers les États-Unis seront les premiers touchés, le marché des emplois et les chaînes industrielles pourraient subir de lourdes pertes. Sous la double pression de la dette et d’une demande extérieure atone, ces pays risquent une inflation accrue et des défis de croissance aggravés.
En même temps, pratiquer le protectionnisme commercial, c’est se confiner dans une situation sans issue. Selon des études, 92 % du coût des droits de douane imposés par les États-Unis à la Chine ces 5 dernières années ont été supportés par les importateurs américains, puis répercutés sur les consommateurs. Cela équivaut à une « taxe sur la consommation » déguisée pesant directement sur sa population. Des autorités fiscales prévoient que la nouvelle escalade tarifaire alourdira les dépenses annuelles des ménages américains de 1 200 dollars zzet réduira le revenu disponible après impôt de 0,8 % à 1,1 %.
Lors d’une conférence de presse pendant la troisième session de la 14e Assemblée populaire nationale, M. Wang Yi, Ministre des Affaires étrangères chinois demandent aux États-Unis de voir ce qu’ils ont obtenu ces dernières années avec les guerres tarifaire et commerciale. Le déficit commercial a-t-il augmenté ou diminué ? L’industrie manufacturière est-elle devenue plus compétitive ou moins compétitive ? L’inflation s’est-elle atténuée ou aggravée ? Les Américains vivent-ils mieux ou pire ? La réponse est évidente.
La Chine : Une ouverture inébranlable
La Chine s’oppose fermement à l’unilatéralisme et prône un développement commun. Le gouvernement chinois s’oppose résolument aux actes hégémoniques des États-Unis, et a déjà pris des mesures fermes pour défendre ses intérêts.
Contrairement aux États-Unis qui déploient une guerre tarifaire mondiale, des blocages technologiques et des sanctions financières, la Chine, en tant que deuxième économie mondiale et deuxième marché de consommation de biens, continuera à ouvrir ses portes de plus en plus largement, incarnant par ses actes concrets une mondialisation économique inclusive et mutuellement bénéfique, tout en partageant les opportunités de sa modernisation à la chinoise avec le monde en réalisant des bénéfices mutuels.
Au moment où les Etats-Unis ont suspendu leur aide développement, la Chine a mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial, plus de 1 100 projets et fourni un soutien financier de 10 milliards de dollars pour les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine via la «Base de projets de l’Initiative pour le développement mondial». Elle accorde un traitement tarifaire nul pour les lignes tarifaires à 100 % à plus de 40 pays les moins avancés (PMA) qui entretiennent des relations diplomatiques avec elle. La Chine a réussi à élargir ses partenariats mondiaux sur la base de l’égalité, de l’ouverture et de la coopération, avec des résultats significatifs dans ses relations avec l’ASEAN, les BRICS et le «Sud global», contribuant ainsi au développement durable mondial.
Le monde a besoin d’équité, non d’hégémonie !
Dans un monde de transformations et d’instabilités où les risques et défis se multiplient, aucun pays ne saurait à lui seul y faire face. Renforcer la solidarité et la coopération internationales n’est pas une option, mais un impératif. Personne ne sortira gagnant de la guerre commerciale et le protectionnisme ne débouchera sur aucune issue. Tous les pays doivent rester fidèles au principe d’amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés et défendre le véritable multilatéralisme.
La Chine continuera de porter haut l’étendard du multilatéralisme, et adhérera toujours à la bonne direction de la mondialisation économique. Elle est prête à construire une communauté de destin avec tous les pays du monde, y compris le Niger, à répondre correctement aux menaces de l’unilatéralisme et du protectionnisme commercial, pour bâtir ensemble un avenir meilleur.
S.E.M. Jiang Feng
Ambassadeur de Chine au Niger