La région de Maradi est la plus affectée par les inondations de cette année suite aux pluies particulièrement abondantes qui ont causé l’effondrement de milliers d’habitations et infrastructures. C’est pourquoi, la réduction du prix de la tonne de ciment est comme une aubaine pour les habitants de cette région qui voient une opportunité qui leur facilitera la reconstruction de leurs habitations en matériaux définitifs afin de mieux faire face aux conséquences du changement climatique. Les prix ainsi fixés par le gouvernement vont de 51.000FCFA à 59.000 FCFA la tonne, selon les régions, un prix largement en dessous de ceux pratiqués avant sur les marchés qui tournaient autour de 80.000 F la tonne.
Les avis des citoyens ne se sont pas fait attendre relativement à cette mesure salutaire. Pour M. Amadou Ibrahim dit Amadou India, habitant de Tchadoua (département d’Aguié), cette mesure vient à point nommé du fait que la saison d’hivernage a été très pluvieuse à telle enseigne que beaucoup de constructions en banco se sont effondrées ou ont été inondées. « Ici à Tchadoua, cette mesure permettra à beaucoup de familles de reconstruire les maisons ou les murs en matériaux définitifs et cela permettra d’amoindrir les risques d’effondrement de maisons », a dit Amadou India, pour qui cette décision très intéressante prouve, au besoin, la compassion du Président du CNSP et du gouvernement face au calvaire que la population a enduré.
M. Mohamadou Atan, habitant de la Ville de Maradi, apprécie positivement cette décision, qui, dit-il, est une première. Toutefois, il estime que cette décision devait comporter certains détails qui élucideront l’ensemble des Nigériens sur cette question. « Nous savons qu’il y a le ciment produit dans nos usines au Niger, il y a aussi le ciment importé du Nigéria, vu que Maradi est très proche. Cette mesure touche-t-elle les deux types de ciment ? ou bien s’agit-il de celui produit au Niger ? », s’interroge-t-il. Pour mieux faire profiter les Nigériens, il estime que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour vérifier l’application de ces prix sur le marché. « On sait que nos commerçants excellent dans la fluctuation des prix. N’est-ce pas le cas avec le riz ? », s’est-t-il interrogé.
Pour M. Sanoussi Malam Garba, un habitant de Dakoro, cette décision est très importante pour eux qui vivent dans une zone où même le banco est parfois rare. « Avec cette mesure, nous pourrons enfin construire en matériaux définitifs car, aujourd’hui, nous ne voyons que le début du changement climatique. De quoi sera fait demain ? nous devons nous préparer par conséquent », estime-t-il, avant d’émettre une préoccupation. « Nous attirons l’attention du gouvernement du fait que quand on veut que le Nigérien ait ce ciment au prix décidé par l’Etat, ce dernier doit aussi tout mettre en œuvre pour que les commerçants transportent et vendent ce produit comme tel. Il faut faire en sorte que ces commerçants ne soient pas accablés par certaines taxes qui les amèneraient à ne pas pouvoir appliquer les prix arrêtés par l’Etat. Il y va de la réussite de cette faveur dont le CNSP veut faire profiter tous les Nigériens », a-t-il précisé.
Tiémogo Amadou, ONEP Maradi