Il est 18h, ce vendredi 6 octobre 2023 à la Place de la Résistance. Tout semble calme, le rassemblement se fait petit à petit. Les vendeurs des divers articles sont installés le long du goudron. Les vendeurs de drapeau par ci, les amateurs des boissons et autres rafraichissements par-là, l’ambiance bat son plein, tout semble indiquer la joie de vivre à travers le sourire observable sur les visages des manifestants. A cette heure de la journée, il y a, selon les marchands, moins d’engouement autour des marchandises. C’est à la tombée de la nuit que les affaires commencent à marcher.
Certains vendeurs confient avoir commencé la vente de la nourriture à la place de la résistance juste quelques heures après le lancement des manifestations. « J’ai commencé la vente de la nourriture ici à la place de la résistance juste deux jours après le début des manifestations. Je vends des sandwiches, du kopto (un plat à base des feuilles de moringa), du poisson pilé et autres. On ne se plaint pas de la vente car, j’arrive à écouler mes marchandises avant de rentrer », s’est réjouie une vendeuse de nourriture rencontrée sur place.
Suivant le même élan, Haoua, une mère au foyer, affirme qu’elle a commencé à fréquenter l’endroit quelques jours après le début des manifestations. La bonne dame quitte son domicile au quartier Gamkalley pour se rendre à l’escadrille avec ses marchandises constituées d’eau fraiche, du yaourt, et du jus naturel. « Actuellement, j’ai amené deux grosses thermos remplies d’eau fraiche et avant de rentrer à la maison rien ne va rester. Nous ne voyons aucun problème concernant le rassemblement des personnes à l’escadrille car, il nous profite. Nous arrivons à faire des affaires à travers la vente de nos articles », a-t-elle indiqué ajoutant qu’elle ne rentre que tard la nuit vers 1h ou 2h du matin. « Alhamd lillahi, nous ne rencontrons aucun problème, nous ne voyons pas les bandits encore moins ceux qui ne payent pas après avoir consommé. Les soldats qui sont là nous protègent », se réjouit la vendeuse Haoua.
De la vente des boissons, aux amuse-gueules en passant par la nourriture, tout se passe dans le plus grand soin et dans une sécurité absolue. Ils sont pour la plupart des vendeurs et vendeuses de différents quartiers qui se rassemblent pour une cause commune, fournir les manifestants en nourriture et se remplir les poches par la même occasion. Certaines vendeuses de nourriture ont pris leurs quartiers au Rond-point Escadrille. Elles préparent sur place, servent bien des plats aux frères et sœurs. C’est le cas de Tinni Amadou, une vendeuse de nourriture au quartier Saga, qui a délocalisé son business à la place de la Résistance de l’escadrille où elle vend de la pâte, du haricot, du riz. « A mes débuts, les affaires étaient bonnes, mais maintenant ça ne donne plus comme avant parce que tout est cher sur le marché, notamment le riz, tout est devenu cher donc nous ne gagnons pas grand-chose. Le seul bémol auquel je fais face est que certaines personnes viennent manger et ne payent pas et se cachent sous le slogan ‘’Labou Sanni no’’ », a-t-elle souligné.
Parmi les vendeurs figure Mahamadou Ahmed, un commerçant qui met à la disposition de sa clientèle des articles variés précisément des casquettes, des drapeaux, grands et petits formats, des autocollants, des tee-shirts, des ballons gonflables, des badges et autres gadgets comme les vuvuzelas ou trompettes. Il s’agit d’articles qui proviennent essentiellement du Nigeria et dont il se ravitaille auprès des grossistes pour revendre afin de gagner quelques bénéfices. « Presque tous les jours je viens du quartier Losso Goungou, pour faire écouler mes produits. Le marché donne bien car, les Nigériens aiment porter les accessoires personnalisés à l’effigie du Général de Brigade Tiani, le président du CNSP. Nous sommes là pour vendre et aussi pour soutenir les nouvelles autorités », a-t-il martelé.
Farida Ibrahim Assoumane et Fatiyatou Inoussa (ONEP)