
Des déchets plastiques transformés en des objets d’arts
Elle s’appelle Marie Sahabi Yazi et elle a 21 ans. Elle est étudiante en 2ème année de licence en droit à l’Université Tunisienne Internationale. Mais Marie n’est pas une étudiante ordinaire. Elle est aussi la fondatrice et la gérante de NIGER DSIGN, une entreprise qui recycle les déchets plastiques en objets utiles et décoratifs. Les études et l’entreprenariat sont le double défi de Marie, l’étudiante qui valorise les déchets plastiques.

Son aventure entrepreneuriale a commencé en 2019, quand elle a participé au concours Miss Intellect, un événement qui récompense les jeunes filles nigériennes qui se distinguent dans des domaines comme la littérature, l’entreprenariat, les mathématiques ou les TIC. Elle a remporté le prix dans la catégorie entreprenariat deux fois de suite, en 2019 et 2020, avec son projet de soutien aux filles en milieu scolaire. «Ce projet de valorisation des déchets plastiques est né de ma volonté de me rendre utile pour ma communauté et d’apprendre quelque chose en dehors des bancs de l’école. Je me suis rendue compte que les déchets plastiques étaient un problème majeur pour l’environnement et la santé. J’ai alors eu l’idée de les valoriser en les transformant en produits originaux et écologiques», explique-t-elle.
Avec son entreprise, Marie récupère les bidons et les sachets plastiques qui jonchent les rues de Niamey et les transforme en pots de fleurs, poubelles, paniers, porte-clés, boucles d’oreilles, attache-rideaux, coussins, nounours, sacs et autres accessoires. Elle vise principalement les hommes et les femmes qui ont un revenu moyen et qui sont sensibles à la protection de l’environnement. «Je travaille seule pour le moment, mais mon rêve est d’agrandir mon entreprise et de créer des emplois pour les jeunes mendiants. Je voudrais les recruter comme collecteurs et les former. Je pense que c’est une façon de lutter contre la pauvreté et la mendicité qui sont aussi des fléaux dans notre pays», a-t-elle confié.
Marie ne compte pas sur l’Etat pour lui trouver un emploi après ses études. Elle sait qu’elle doit se battre pour subvenir à ses besoins et réaliser ses ambitions. Elle concilie avec brio ses études et son activité génératrice de revenus. En effet, Marie consacre environ 4 heures par jour à son entreprise et le reste du temps à ses cours. «Ce n’est pas facile tous les jours, mais je suis passionnée par ce que je fais. Je pense que c’est important d’avoir une activité parallèle à ses études, car on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Même si je n’obtiens pas un boulot après mon diplôme, j’ai une entreprise qui peut me permettre de vivre dignement», affirme-t-elle. Pour Marie les déchets plastiques peuvent être de l’or. Elle transforme sa vie en rêve.
Marie est une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes filles qui veulent se lancer dans l’entreprenariat. Elle a d’ailleurs été sélectionnée au concours de trois régions (Niamey, Tillabéri et Dosso) pour participer à la finale nationale du concours Shark Tank organisé par l’ambassade des Etats-Unis pour soutenir les petites et moyennes entreprises. La grande finale nationale aura lieu le 28 juin prochain. «Je suis très fière d’avoir été choisie parmi tant de candidats. C’est une opportunité unique pour moi de présenter mon projet à un jury d’experts et de potentiels investisseurs. J’espère gagner ce concours et obtenir un financement pour développer mon entreprise», déclare-t-elle.
Ali Amadou Moustapha (Stagiaire)