
Des noix de palmier doum en vente sur le marché
Produit saisonnier, la noix de palmier doum communément appelée ‘’kolodji’’ est un amuse-gueule très prisé par les populations de Niamey. La vente de la noix de palmier doum est d’une importance majeure et très remarquable dans certaines rues de la capitale Niamey, notamment dans certains marchés comme Katako, l’épicentre de la vente de l’essentiel des produits saisonniers. La vente de ‘’kolodji’’ est devenue une activité génératrice de revenus pour beaucoup des jeunes y compris certains chefs de famille.
Le ‘’kolodji’’ est un produit disponible pendant la saison de pluies. Avec son jus gélifié, il est consommé comme la noix de coco et considéré comme un amuse-gueule par la population. Au petit matin, le marché Katako de Niamey bat son plein où l’on trouve presque dans tous les coins et recoins des sacs remplis de noix de palmier doum. Une fois déchargée des gros porteurs, les sacs sont pris d’assaut par les revendeurs qui sont les femmes et des jeunes. Cette couche de la population a fait de cette activité son gagne-pain en achetant en gros pour revendre en détail dans les différents quartiers de la ville.
Ainsi, les localités les plus reconnues par rapport à l’approvisionnent sont entre autres Torodi, Bokki, Gueladjé ; Say, Gaya.
Ibrahim Mato est un jeune écolier qui profite des grandes vacances afin d’en tirer quelques bénéfices. « Je suis venu à Katako pour acheter les noix de palmier doum afin d’aller les revendre dans mon quartier. Maintenant que tout est devenu cher, nous achetons 5 à 6 unités de noix à 50F pour revendre 2 unités à 25 F ; ce qui n’est pas le cas avant », a-t-il déclaré. « Souvent après avoir épluché les noix, je leur rajoute du joli jus pour une question de coloration afin d’attirer plus les enfants. Aussi, le bénéfice nous permettra de préparer notre rentrée en achetant des fournitures scolaires, des tenues scolaires et plein d’autres choses dont je voudrais en avoir » a-t-il notifié.
Du coté des grossistes, le prix de sac varie entre 12.000 FCFA à 13.000 FCFA en cette période du disponibilité et en période de pénurie cela peut atteindre 16.000 FCFA. M. Djibril Daouda est un jeune artiste musicien qui, malgré son métier d’artiste vend le ‘’kolodji’’ depuis 2010. Ce jeune explique qu’il a commencé avec peu de moyens mais aujourd’hui, il fait toutes ces productions avec le bénéfice qu’il gagne dans la vente du ‘’kolodji’’. « Je suis un artiste rappeur, chanteur connu sous le nom de one man. Je chevauche entre la vente du ‘’kolodji’’ et la musique et je vous assure que je gagne mieux ma vie dans la vente du kolodji que dans la production musicale », a-t-il déclaré.
Pour M. Djibril Daouda, il n’y a pas de sot métier. « Je suis fier de ce commerce et je n’ai jamais eu honte de dire ce que je fais », dit-il. C’est pourquoi il a invité la jeune génération à entreprendre et à ne pas tout attendre de quelqu’un surtout des parents car selon lui, le travail nous libère de la dépendance financière.
Salima Hamadou Mounkaila (ONEP)