L’Association des Jeunes Filles pour la Santé de la Reproduction (AJFSR) a tenu le 11 décembre 2024 à Niamey une conférence de presse axée sur le thème « La gratuité de l’expertise médicale en cas de violences sexuelles au Niger ». Cet événement a pour but de permettre aux membres de l’AJFSR d’échanger avec les médias et d’autres acteurs sur les violences basées sur le genre et leurs répercussions sur la santé physique, mentale et sociale en vue d’améliorer la prise en charge des victimes.
Les violences sexuelles constituent un problème majeur au Niger, avec des conséquences extrêmement néfastes sur la santé physique, mentale et sociale des victimes. La prise en charge médicale est primordiale en ce sens qu’elle permet de traiter les blessures physiques, de prévenir les infections et de recueillir des preuves légales indispensables pour engager des poursuites contre les agresseurs. Malheureusement, comme l’a indiqué la présidente de l’Association des Jeunes Filles pour la Santé Reproductive, Kadidiatou Idani, le coût de cette expertise, fixé à 30 000 francs, constitue un obstacle pour les victimes dans leur quête de justice, d’autant plus que cette expertise est un passage obligatoire pour rassembler les preuves nécessaires à la procédure judiciaire.
« La justice est importante dans le processus de guérison des victimes de violence. Egalement, l’accès au soin sanitaire et l’accompagnement psycho-social et à tous les niveaux est capitale sur le chemin de la guérison. Quand on parle de violences, il y a un besoin d’accompagnement qui est là pour permettre à la personne de guérir de ses blessures parce que c’est une vie qui est détruite. Quand on est victime, on voit sa vie défiler. À la suite d’une violence, on ne peut plus redevenir la même personne. Mais avec un soutien, on arrive à se relever, à surmonter la peine et à continuer de l’avant », a expliqué Mme Kadidiatou Idani.
Pour part, la Commissaire Principale de Police, Chef du Service Central de la Protection des Mineurs et de Femme de la Police Nationale Zouera Hassane a indiqué que pour pallier ces insuffisances qui conduisent aux violences, il faut que chacun s’assume par rapport à ses responsabilités, prioriser la communication, échanger en cas de problèmes et aussi aller à une synergie d’actions dans l’éducation des enfants. « Lorsqu’une personne est victime de violences et refuse de dénoncer, elle accepte de continuer à subir cette violence et devient complice de sa situation. On ne peut pas l’aider », a-t-elle déploré.
La violence conjugale est l’une des formes de VBG courante que nous enregistrons au niveau des services d’enquêtes et qui a malheureusement beaucoup de répercussions néfastes sur l’individu et aussi sur toute la société parce que la paix et la sécurité commence au sein de la famille a fait savoir la responsable de Service Central de la Protection des Mineurs et de Femme. « Nous avons plus de 1500 personnes qui ont été sensibilisées pendant nos deux semaines de tournée sur les VBG et nous avons pu réexpliquer les voies et moyens pour mettre fin à ces violences. Les recommandations phares qui sont sorties de ces discussions étaient la communication », a mentionné la commissaire principale de police Zouera Hassane.
Les échanges et discussions ayant suivi ont été riches en partage d’expérience et en recommandations pour améliorer la condition de la femme victime de violences et éradiquer le problème.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)