La sous-secrétaire américaine chargée des affaires africaines, Mme Molly Phee, a échangé mercredi en fin d’après-midi par visioconférence avec des journalistes nigériens sur la situation socio-politique que traverse le pays. Ces échangent interviennent à un moment où le gouvernement américain, dans le sillage de la prise du pouvoir d’Etat par le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie, a suspendu son aide au développement au Niger, ainsi que sa coopération militaire avec les Forces armées nigériennes.
Mme Molly Phee déclare que son pays qui a apporté son aide dans des secteurs clés du développement reste préoccupé par la situation actuelle que traverse le Niger. « Nous avons été de bons partenaires et nous souhaitons le rester avec le Niger et le peuple nigérien», dit-elle, tout en se félicitant du modèle de partenariat qui existait entre les deux pays avant l’avènement du CNSP.
Les Etats-Unis d’Amérique, dit-elle encore, n’ont jamais cessé d’apporter leur assistance humanitaire au peule nigérien, et ce malgré la suspension de leur aide au développement et aussi de leur coopération sécuritaire.
La sous-secrétaire américaine précise que les décisions prises à l’encontre du Niger sont prises conformément aux lois américaines et non en soutien à un Etat étranger ou à une quelconque institution. Son pays se dit prêt à reprendre les volets suspendus de son aide, y compris sur le plan sécuritaire au moment opportun. Pour y arriver, elle plaide pour une transition courte, moins de deux ans, et surtout des discussions franches avec la CEDEAO et les partenaires du Niger. Car, insiste-t-elle, les données issues de recherches scientifiques prouvent qu’au-delà de deux ans de transition, il est difficile pour un pays de se relever.
Selon Mme Molly Phee, les Etats-Unis d’Amérique ont tardé à reconnaitre le coup d’Etat au Niger parce qu’ils pensaient faire pression sur les militaires et les inciter à rétablir l’ordre constitutionnel renversé. Aujourd’hui, elle suggère au Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie à faire appel à l’expertise du système judiciaire nigérien pour une transition réussie. « Les USA, dit-elle, sont prêts à accompagner le Niger vers une transition réussie ». Mais pour cela, le Niger doit « être un bon partenaire pour les USA ».
Souleymane Yahaya (ONEP)