Dans le cadre de leur séjour au Niger, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Mme Catherine Colonna et son homologue des Armées, M. Sébastien Lecornu, ont effectué le vendredi 15 juillet 2022 une visite à Simiri, département de Ouallam (région de Tillaberi). Il s’est agi à travers cette visite de constater et d’apprécier les réalisations des quelques organismes d’aide humanitaire, des agences du système des Nations Unies, notamment le PAM, la FAO, l’UNICEF et des ONG partenaires.
C’est aux environs de 16h 30 mn que les deux ministres français, Mme Catherine Colonna et M. Sébastien Lecornu sont arrivés à Simiri. Ils étaient accompagnés par le ministre nigérien de la
défense nationale, M. Alkassoum Indattou, l’ambassadeur de France au Niger, SE. Alexandre Garcia, du représentant et Directeur-Pays du PAM au Niger, M. Jean Noel Gentile, etc.
Le Centre de Santé Iintégré de la commune rurale de Simiri a constitué la première étape de cette visite. Dans ce centre de santé l’intervention du Programme Alimentaire Mondial est d’un grand apport à travers un soutien qu’il apporte aux efforts déployés par les gouvernements afin d’assurer la sécurité alimentaire pour les communautés. Ici, Mme Catherine Colonna et M. Sébastien Lecornu ont été en contact direct avec les populations bénéficiaires des actions humanitaires.
Malgré la forte corrélation entre l’insécurité et l’insécurité alimentaire dans la région de Tillaberi, les différentes interventions des partenaires de l’Etat sur des financements français, ont permis de diminuer les besoins humanitaires à Simiri. Après les échanges avec les différents acteurs, dont, les responsables du CSI et les représentants des communautés, la délégation a visité le magasin des produits thérapeutiques.
Ensuite, le village de Satara situé à quelques encablures au nord de la commune rurale de Simiri, a reçu la délégation. A ce niveau, un site maraîcher de 2 ha aménagé en depuis 2020, a été visité. Dans ce jardin, les populations de Satara, Koumme et Lima, environ 116 ménages, dont 70% femmes, y travaillent pour lutter contre l’insécurité alimentaire avec l’appui financier du PAM.
Ces vaillantes populations produisent, l’oignon, la tomate, la laitue, le chou, le gombo, le moringa, la pastèque, etc. « Ça fait trois ans que nous sommes en train d’exploiter ce jardin. Nous remercions le chef du village qui a gracieusement donné la terre et le PAM qui a apporté les moyens financiers pour les aménagements, l’installation du forage équipé de pompe solaire et le système d’irrigation. Nous remercions très sincèrement le PAM et l’ONG Karkara. Grace à ce jardin, nous avons des produits frais. Nous avons des légumes à tout moment dans nos ménages. Au-delà de la consommation quotidienne on arrive à faire des chiffres d’affaires lors des différentes campagnes agricoles », a expliqué Aissa Issa, la quarantaine révolue, mère de 4 enfants.
A l’issue de cette visite, la ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, Mme Catherine Colonna a salué les efforts consentis et la résilience des populations. « Je suis impressionnée et très heureuse de voir que même dans des conditions climatiques difficiles on arrive à faire pousser des choses par une bonne gestion de l’eau et avec un travail formidable qui est fait par la FAO, le PAM, l’UNICEF et l’ONG Karkara. Ça c’est une voie d’avenir qui va permettre d’avoir des cultures vivrières, de lutter contre la malnutrition des enfants. C’est très beau à voir », a apprécié Mme Catherine Colonna.
S’agissant des difficultés rencontrées par les communautés, la ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères a rassuré qu’elles seront prises en compte. Selon elle, il y’a toujours des conditions d’amélioration sur la gestion de l’eau, les méthodes modernes d’irrigation, etc. Rien qu’aujourd’hui, précise-t-elle, le fait de voir ce genre d’initiatives fait chaud au cœur.
Par ailleurs, la ministre française a insisté sur la pérennisation et l’appropriation de ces initiatives par les communautés afin de réduire les besoins humanitaires. Les besoins humanitaires diminuent si ces initiatives se multiplient et se développent. « Les besoins humanitaires diminuent s’il y’a des cultures vivrières. C’est pour ça que ce système est vertueux. Avec un investissement limité on arrive à faire beaucoup de bien. C’est une voie d’avenir qu’il faut encourager. Il faut investir dans ces genres de choses qui sont des projets concrets avec des partenaires qui vous aident et qui rapportent aux familles. C’est direct et concret, ce n’est pas de l’argent perdu. C’est quelque chose que je trouve très impressionnant qu’il faut quand même encourager», a-t-elle affirmé.
À travers cette visite, ces autorités françaises renforcent la coopération et les liens entre la France et le monde rural nigérien. « La coopération entre la France le monde rural nigérien est à développer. C’est vraiment une voie d’avenir. Chaque famille est responsable et chaque personne pense qu’elle peut faire quelque chose qui marche et c’est le cas ici où on voit des plans de tomates, de maïs, pousser. C’est super et formidable ! », a dit Catherine Colonna avant d’inviter tout le monde à investir dans ce genre de projet concret avec les partenaires.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep),Envoyé Spécial