A partir de l’Afrique, le voyage en chine est aussi long qu’épuisant. Cela est un fait indéniable pour tout celui qui se rend pour la première fois dans l’empire du Milieu ; ce pays immense, aux allures de sous-continent et qui couvre une superficie d’environ 10 millions de km2. Mais une fois que vous débarquez à Pékin, votre fatigue disparait aussitôt, car vous êtes subitement captivés par la vue féérique du pays qui s’offre à vous. Et tout de suite, vos premières impressions vous disent que ce long voyage méritait vraiment d’être entrepris. En effet, vous êtes immédiatement subjugués par le paysage que vous offre la route menant au centre ville. C’est d’abord la nature pittoresque d’une végétation luxuriante constituée de fleurs de toute sorte, et d’arbres de toute dimension bordant de part et d’autre la route, qui se découvre à vos yeux. Ensuite, ce sont les immeubles d’une hauteur à vous couper le souffle, qui cristallisent votre attention. A Pékin, on a l’impression que les immeubles essayent de titiller le ciel. C’est peut être pour cela qu’ils sont appelés « gratte-ciel ». Ils sont impressionnants par leur taille certes, mais ils sont encore plus impressionnants par leur nombre. C’est à croire que Beijing, ou la ville du nord, (en référence à sa position géographique dans le pays) n’est constituée que de « gratte-ciel ». Et que dire du réseau routier de la capitale chinoise ? Dans ce pays où tout est immense, le réseau routier est tout aussi gigantesque. La qualité de l’asphalte le dispute à la complexité du faisceau des routes qui foisonnent dans cette ville qui s’étend à perte de vue et compte plus de 26 millions d’âmes. Les chinois rivalisent véritablement d’ingéniosité dans la construction. L’exemple des échangeurs qui pullulent à Pékin est assez illustratif du génie chinois en matière d’infrastructures. Ici, c’est l’empire des échangeurs ; et il en existe de toute sorte.
La République populaire de Chine compte 23 provinces. En plus des provinces, il y a 5 régions autonomes, 4 municipalités pour les plus grandes villes de Chine et 2 régions administratives spéciales. La Chine est aujourd’hui le pays le plus peuplé du monde avec environ 1milliard 400 millions d’âmes. La population se concentre à l’est de la Chine, près du littoral. L’ouest du pays est en effet dominé par des déserts (Takla Makan, Gobi) et de très hautes montagnes (Himalaya, Tian Shan). 60 % des Chinois vivent toujours à la campagne. Mais l’exode rural et la croissance de l’industrie ont conduit à l’extension des grandes villes à l’image de Shanghai, Pékin, Hong Kong, Tianjin, Chongqing, Shenyang etc.
Depuis la fin de 1949, la Chine est dirigée par le parti communiste. Et sous la direction de Mao Zedong, les communistes chinois ont établi un régime politique et organisé une économie planifiée dirigée par l’État. De 1949 à 1976, l’histoire de la Chine a été très agitée, en particulier dans les années 1960 avec la révolution culturelle chinoise. Depuis la mort de Mao Zedong en 1976, tout en maintenant un régime central les communistes chinois ont décidé de moderniser l’économie en introduisant la propriété privée et des entreprises étrangères.
En octobre 2017 s’est tenu le 19ème congrès du parti communiste chinois. A cette occasion, Xi Jinping, le Président chinois, a présenté un rapport au congrès national. Xi Jinping a été reconduit Président de la République, et Secrétaire général du parti communiste chinois pendant ce même congrès. Les nouveaux membres du Comité permanent du bureau politique du Comité central du PCC ont également été élus. « Rester fidèle à l’engagement initial » était le thème de ce congrès, qui avait en toile de fond le rêve du renouveau chinois. Ce congrès a fixé l’objectif de la construction d’une société modérément prospère à tous égards. Le 18ème congrès national a amené le parti, l’armée et le peuple chinois à innover dans la grande cause du socialisme et dans la construction du parti. « Nous avons accompli une série de réalisations remarquables dans les domaines de la réforme et de l’ouverture stabilisatrice, les affaires intérieures, les affaires étrangères, la défense nationale, ainsi que la gouvernance du parti de la nation » nous confie un ancien cadre chinois. Maintenant la chine est en train de pousser le plan global en cinq axes que sont la construction politique, la construction économique, la construction culturelle, la construction sociale et la construction écologique. Pour les chinois, la construction politique représente la garantie, la construction économique est l’essence, la construction culturelle est l’âme, la construction sociale est la condition, et la construction de la civilisation écologique est le fondement. Le grand renouveau de la nation chinoise constitue aujourd’hui le rêve chinois. Un rêve qui est en train de devenir réalité au vu des immenses efforts consentis par le pays pour combattre la pauvreté et améliorer les conditions de vie de tous les chinois. D’ailleurs la Chine est en passe d’éradiquer totalement la pauvreté. En effet, les grandes avancées enregistrées dans ce secteur permettent à la Chine de vaincre définitivement la pauvreté à l’horizon 2020.
Une économie florissante
L’économie de la Chine était marquée par un très fort interventionnisme d’État jusqu’aux années 1970. Inspiré du modèle soviétique, ce modèle économique dirigiste comprenait des planifications dans de nombreux secteurs agricoles et industriels, ainsi qu’un relatif isolement sur la scène du commerce international. Depuis 1976, année de l’accession au pouvoir de Deng Xiaoping, la Chine a développé un modèle fréquemment nommé « économie socialiste de marché », qui fait se côtoyer un secteur public toujours omniprésent et un certain libéralisme économique, ainsi qu’une ouverture progressive de son marché intérieur. Depuis les années 1980, le pays a connu une croissance économique particulièrement soutenue, dépassant les 10 % certaines années et ne se montrant que peu sensible aux chocs conjoncturels – notamment la crise des subprimes et la crise de la dette dans la zone euro. Selon les statistiques, de 2000 à 2010, la Chine a fourni 33 % de la croissance mondiale en valeur absolue. La Chine est le deuxième pays du monde par son produit intérieur brut (PIB) nominal, derrière les États-Unis. En 2014, elle est devenue, selon les dernières estimations de la Banque Mondiale, le premier pays au monde pour le PIB à parité de pouvoir d’achat (PPA), passant devant les États-Unis. En 2017, le produit intérieur brut (PIB) en PPA chinois s’est élevé à environ 23 120 milliards de US$ contre 19 360 milliards de US$ approximativement pour les États-Unis, ce qui confirme bien le dépassement chinois à long terme. La côte Est où se trouve le cœur économique du pays avec notamment Shanghai, Hong Kong et Macao, concentre la production de richesse. Les firmes chinoises à l’image de Huawei ou de Haier rivalisent aujourd’hui d’ingéniosité et tiennent la dragée haute à leurs homologues occidentales. D’ailleurs dans le domaine de l’électronique et de l’internet Huawei est en train de damer le pion aux géants mondiaux américains tel que Google avec la 5G, et bientôt la 8G. Internet a aujourd’hui totalement révolutionné la vie quotidienne des chinois qui vivent au rythme des « mégas ». Le téléphone portable est devenu un véritable allié du chinois qui peut tout régler en un clic : paiement des factures et des billets, commandes des articles, paiement des prestations de service etc. Même les petits marchands ambulants utilisent aujourd’hui en chine le téléphone pour le paiement de leurs marchandises. Le fort excédent commercial provoqué par les exportations industrielles a permis au pays de se constituer de grandes réserves de change qui ont atteint 3 820 milliards de dollars au 1er janvier 2014, soit les plus importantes jamais enregistrées. Ces réserves donnent au pays une puissance financière considérable sur la scène internationale. Le secteur public continue à tenir une importante place dans la vie économique mais les entreprises privées y jouent un rôle croissant et le pays s’est fortement intégré dans le système économique mondial.
Par Oumarou Moussa, Envoyé spécial(onep)